OGM
La consultation du public s’achève aujourd’hui
La consultation du public sur les quatorze demandes d’autorisation de mise en place d’essais OGM, “déposées et maintenues” auprès du ministre de l’Agriculture et de la Pêche, s’achève ce mardi 13 mars La mise en place d’essais aux champs est ainsi soumise à la consultation du public depuis 2003.. Parmi elles, le dossier B/FR/06.12.15 de la société allemande BASF Plant Science GmbH (voir FLD hebdo n° 559) qui vise à implanter “des essais au champ de tubercules porteurs d’une résistance améliorée à Phytophtora Infestans sur une période allant de 2007 à 2011”.
Ce dossier concerne quatre communes du Nord de la France : Duisans et Tilloy-les-Mofflaines (près d’Arras), Mont d’Origny et Septvaux dans l’Aisne. Chacune des quatorze demandes a fait l’objet d’une évaluation relative aux risques pour la santé et l’environnement par la Commission du Génie Biomoléculaire (CGB) qui a émis le 12 décembre 2006 un avis positif sur le dossier BASF.
De leur côté, les militants anti-OGM du Nord-Pas-de-Calais se sont mobilisés sur le terrain le 28 février dernier sur le thème : “Nos champs ne sont pas des paillasses de laboratoire et vos assiettes ne sont pas des tubes à essais”. Ils ont interpellé les maires et habitants des deux communes arrageoises en demandant l’abandon du projet sur les quatre sites. Sur place, Jean-Michel Sauvage, porte-parole de la Confédération Paysanne 62, n’excluait pas “un travail de neutralisation à terme en cas de nécessité”. Quant à Dominique Plancke, conseiller Régional Vert et signataire de l’Appel d’Orléans L’Appel d’Orléans a été notamment signé par Attac, Agir pour l’Environnement, le Collectif des Faucheurs Volontaires, la Confédération paysanne et Nature et Progrès, en marge du procès de 32 militants OGM jugés par le tribunal correctionnel d’Orléans pour avoir participé au fauchage de parcelles de maïs transgénique dans le Loiret et dont le résultat du jugement est attendu pour le 24 mai prochain., il estimait que “le Nord-Pas-de-Calais, première région de production française de pommes de terre, ne devait pas prendre le risque d’entacher sa notoriété et de se voir fermer des marchés pour une histoire d’OGM”.
Les maires déplorent le manque de concertation
Eric Poulain, maire de Duisans, et Jacques Lefebvre, maire de Tilloy (Pas-de-Calais), ont déploré pour leur part qu’aucune concertation n’avait vraiment eu lieu au moment de la constitution du dossier et se sont dits mis devant “le fait accompli” par BASF. Le maire de Mont d’Origny, Gérard Allard, s’est montré plus fermement opposé au projet.
De son côté, BASF faisait savoir “regretter le mode d’actions des militants et estimer qu’il existait des moyens plus efficaces de débattre”. Jean-Marc Pelat, le directeur filières et environnement, a d’ailleurs fait savoir que “l’entreprise n’était qu’à sa première phase de recherche et que ces types variétaux ne pourraient pas être commercialisés avant 2015”.
Enfin, l’UNPT n’est pas, par principe, “opposée à la recherche dans un cadre très strict et défini par la loi”. Mais Bertrand Achte et Luc Chatelain, les deux représentants régionaux, ont expliqué qu’ils jugeaient “inopportun le dépôt de ce type de dossiers tant que l’opinion publique n’était pas prête”.