Transport maritime
La Compagnie Fruitière entame le renouvellement de sa flotte
Le 11 juin, sur le port d’Anvers, la Compagnie Fruitière a présenté son tout nouveau navire : le Lady Rose à l’ensemble du gotha de la banane.
Il y avait la foule des grands jours mercredi dernier sur le port d’Anvers. Près de 300 personnes, représentant la quasi-totalité de la filière banane, se pressaient dans les entrepôts de la Compagnie Fruitière. A quai, majestueux, le Lady Rose, premier né de la nouvelle génération de navires de la Compagnie, était l’objet de toutes les attentions. C’est pour lui que toutes ces personnalités avaient fait le déplacement. Mis en service au début de l’année, le Lady Rose est la première unité d’une série de quatre navires identiques qui viendront desservir les lignes maritimes de la Compagnie Fruitière entre l’Afrique de l’Ouest et l’Union européenne. Deux sont déjà en service, un troisième sera livré en 2009 et le quatrième en 2010. « Ces navires répondent aux exigences les plus modernes […] d’abord pour la qualité des fruits transportés grâce à un système très performant d’atmosphère contrôlée qui permet de freiner de manière naturelle l’évolution physiologique du fruit, explique Robert Fabre, le président de la Compagnie Fruitière. C’est donc un fruit largement plus frais que tout autre qui arrivera sur la table des consommateurs, notamment par rapport à ceux transportés par d’autres moyens maritimes qui ne disposent pas d’atmosphère contrôlée. »
La Compagnie Fruitière, qui aura 70 ans en 2009, est plutôt avare de communication, ses dirigeants le reconnaissent eux-mêmes. Cela donne d’autant plus de sens et d’importance à l’événement d’Anvers. Et comme en banane la politique n’est jamais bien loin du commerce, les dossiers chauds du moment ont été évoqués. Et d’abord celui de l’OMC. Robert Fabre a dénoncé « une politique irréaliste (qui) conduirait à réduire de façon inacceptable les droits de douane qui ne compensent qu’en partie les handicaps » des pays africains producteurs de bananes. « Je souhaite donc former le vœu que les discussions actuelles […] ne se traduisent pas comme cela fut bien souvent le cas dans le passé par un oubli pur et simple du continent africain », a-t-il ajouté. L’appel de Robert Fabre a été relayé par M. Mbarga Atangana, ministre du Commerce du Cameroun. « La banane est un facteur de paix, de développement économique, de fraternisation entre les peuples. Il faut que l’on en tienne compte dans les négociations en cours et à venir », a déclaré le ministre devant de nombreux représentants des administrations française et européenne.