Aller au contenu principal

La Commission européenne réforme en profondeur l’OCM banane

280 millions d’euros pour les producteurs européens de bananes et une clause de révision (plutôt) curieuse : voilà en une phrase et quelques mots l’essentiel de la réforme du volet interne de l’OCM banane. Une OCM banane qui n’existe plus désormais que par son volet externe et le tariff only.

Car la grande modification opérée par les Commissaires sous la houlette de Mariann Fischer Boel est bien la suppression des aides compensatoires “legs d’un passé révolu” selon l’expression de la Commissaire à l’Agriculture. La Commission propose donc d’abolir le régime d’aide qui compense les baisses de prix subies par les producteurs. Il sera remplacé par un transfert budgétaire vers le régime Posei qui deviendra ainsi le principal instrument de réglementation pour les bananes européennes.

Plusieurs raisons ont conduit la Commissaire à faire le choix de cette réforme radicale. Ce choix est celui de la simplification. Mais il doit aussi permettre d’assurer la qualité de vie et la stabilité dans les régions ultrapériphériques (Antilles françaises, Canaries et Madère). Car la banane, a reconnu Mariann Fischer Boel, “est quelquefois le seul moyen de garder de l’emploi sur ces territoires”. Enfin, le système de l’aide compensatoire avait pour effet d’isoler les producteurs du marché. Et puis l’Europe, qui veut toujours être le bon élève de la mondialisation, veut abandonner tous les systèmes d’aide reposant sur une compensation des baisses de prix. “A l’OMC, nous essayons de convaincre d’abandonner ces systèmes de soutien contre cyclique”.

Une enveloppe annuelle de 278,8 ME

Le nouveau système est donc d’apparence très simple : une enveloppe annuelle fixe de 278,8 Me (+ 1,2 pour la Grèce et le Portugal continental) est allouée à la production de bananes des quatre régions ultrapériphériques (c’est la somme que nous annoncions dans notre édition du 19 septembre, veille de la réunion du collège des Commissaires). La clé de répartition de cette somme est conforme aux souhaits des Etats : 50,4 % pour l’Espagne, 46,1 % pour la France, 3,1 % pour le Portugal et 0,4 % pour la Grèce (île de Crète). Cette enveloppe transitera par le Posei et ce sera à chaque Etat membre de choisir la manière de répartir ses fonds.

L’autre point de la réforme est moins précis. Il s’agit de la fameuse clause de révision réclamée par les trois Etats membres concernés et par les organisations de producteurs. Le texte du projet est assez flou. Il évoque une évaluation du fonctionnement du régime avant la fin 2009, “ainsi qu’à une date antérieure en cas de changement significatif dans les conditions économiques influant sur les moyens de subsistance des populations des régions ultrapériphériques”. Les producteurs et les Etats membres souhaitaient que cette clause de révision soit liée à une éventuelle baisse du tariff only. La Commissaire s’y refuse préférant évoquer un impact sur le revenu des producteurs : “Si le revenu est menacé, c’est cela qui justifiera une révision avant 2009”, a-t-elle déclaré lors de la conférence de presse.

Les réactions sont dans l’ensemble prudemment positives. L’Apeb “apprécie l’effort de la Commission” et “analyse positivement le montant proposé de 278,8 millions d’euros”. Mais elle “regrette” que la question de la clause de révision “n’ait pas été suffisamment prise en compte”. Même ton chez François Baroin, ministre de l’Outre-Mer, qui s’exprimait le jour même dans le cadre des journées Eurodom. Il apprécie l’effort de la Commission mais “souhaite quelques éclaircissements” concernant la clause. “L’aide communautaire viendra en complément des aides nationales”, a-t-il ajouté.

La réforme devrait être adoptée au prochain conseil des ministres de l’Agriculture de l’UE pour entrer en application le 1er janvier 2007.

Les plus lus

Producteur de myrtilles et ingénieur de l'INRAE préparent  préparent un lâcher de Ganapsis kimorum pour lutter contre Drosophila suzukii à Saint-Julien-du-Gua en Ardèche.
Ardèche : lutte biologique contre Drosophila Suzukii sur myrtilles sauvages

En Ardèche, début juillet, un lâcher de Ganapsis kimorum, ennemi naturel de Drosophila suzukii, a eu lieu sur myrtilliers.…

annie genevard ministre de l'ag(riculture en visite officielle en PACA
Plan de souveraineté de la filière fruits et légumes : 8 millions d’euros pour la rénovation des vergers

Le dispositif couvre les campagnes 2025-2026 et 2026-2027. La campagne de dépôt des demandes d’aide est ouverte jusqu’au 8…

<em class="placeholder">L’Aprel travaille sur deux approches contre les pucerons : des produits de biocontrôle et des auxiliaires de culture.</em>
Biocontrôle en fraises : actionner les leviers contre les pucerons

Avec le non-renouvellement du spirotétramat, pour la culture de fraises, difficile de lutter contre les pucerons. Mais de…

<em class="placeholder">Tomasz Spizewski, vice-président de l&#039;Association polonaise des producteurs d&#039;asperges, également chercheur à l&#039;Université des sciences de la vie de Poznań.</em>
L’asperge passe du blanc au vert en Pologne

Que ce soit au niveau de la production ou de la consommation d’asperges, les Polonais délaissent de plus en plus les asperges…

PPL Duplomb : le Conseil constitutionnel valide l’essentiel du texte, sauf la réintroduction de l’acétamipride
Portail Reussir

Le Conseil constitutionnel s’est prononcé le 7 août sur la controversée proposition de loi du sénateur Laurent Duplomb. Si l’…

Sécheresse 2025 : quelle carte des restrictions d’eau et quelles limitations de l’irrigation par département ?
Portail Reussir

L’été 2025 s’annonce plus sec que la normale. Les arrêtés de restriction d’eau se multiplient. Le point au 18 juillet 2025 sur…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes