La Commission européenne peut ouvrir les négociations sur l’OCM banane
Le conseil affaires étrangères du 12 juillet dernier a donné son feu vert à la Commission européenne pour négocier à l’OMC le passage à un régime tarifaire (tariff only) en 2006 pour les importations communautaires de bananes. Selon le mandat de négociation de la Commission, l’Europe à 25 s’engage à maintenir les mêmes niveaux de préférences pour les bananes des pays ACP. Quant aux productions communautaires, Bruxelles promet de sauvegarder les intérêts des producteurs en conservant une protection équivalente à celle existante dans l’actuelle OCM.
Dans un communiqué daté du 12 juillet l’Ocab (Côte d’Ivoire) estime que “la seule protection tarifaire serait l’imposition d’une taxe d’entrée sur le marché européen (…) pour les bananes dollar”. “Selon le montant de cette taxe, nos bananes seront plus ou moins compétitives parce que les coûts de production en Amérique latine sont plus bas que les nôtres” a déclaré Emile Nanga, vice-président de l’Ocab. L’Ocab estime que le montant de la taxe devrait être fixé à 250 $ la tonne, et en aucun cas en dessous de 220$/tonne.
Les producteurs européens, réunis les 5 et 6 juillet derniers au sein de l’Apeb, ne font pas tout à fait la même analyse. L’Apeb exprime ses “plus vives inquiétudes quant à la concurrence de la production du Cameroun et de la Côte d’Ivoire dont la croissance préoccupante et le potentiel constituent une menace pour la production européenne”. L’Apeb estime que depuis la mise en place de l’OCM banane la part de marché de ces deux origines au sein de l’Union européenne est passée de 33 à 54 %, et cela “au détriment des bananes de l’UE”. L’Apeb pense par ailleurs que “les coûts de production de la banane africaine [sont] équivalents à ceux de la banane dollar”. Les producteurs européens craignent que “le maintien en leur faveur d’une exonération des droits de douane, sans limitation de leurs quantités importées dans l’UE acentuerait (...) la menace” que constitue la banane africaine pour les producteurs communautaires.
Pour l’Apeb, quelque soit le niveau du futur tarif unique, il faudra soit maintenir un minimum de différentiel de tarification douanière de 75 $/tonne entre les origines africaines “dollar” (l’Apeb estime que le droit zéro dans l’actuelle OCM n’est en rien une éxonération mais bien un différentiel). Soit si les importations en provenance d’Afrique sont effectuées à droit nul, qu’elles soient limitées par un contingent tarifaire au-delà duquel elles seront assujetties au tarif unique. Pour l’Apeb, le niveau de contingent tarifaire ne doit pas excéder les quantités importées en 2003.