Europe-ACP
La Commission comprend mais reste ferme
José Manuel Barroso , président de la Commission européenne, a défendu haut et fort la position de Bruxelles sur les accords de partenariat avec les pays ACP.
L’approche du 31 décembre provoque de fortes pressions dans les relations entre l’Union européenne et les pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique). Au centre des discussions, il y a les accords de partenariat économique (APE) qui doivent remplacer le régime commercial préférentiel accordé par l’Europe à ces pays et qui prévoient l’ouverture progressive des marchés ACP.
L’OMC, qui considère le présent régime non compatible, a donné jusqu’à la fin de l’année aux Européens pour remplacer leur système de préférences tarifaires. Seulement voilà, en cinq années de négociations, seulement une quinzaine de pays (sur 78) ont conclu un accord. Voulant éviter d’avoir à relever ses barrières douanières au 1 er janvier (hormis ceux de la quarantaine de pays les moins avancés qui bénéficieront toujours d’un régime préférentiel), la Commission européenne s’est concentrée sur les marchandises et s’est résolue à conclure des accords avec certains pays seulement (et non les six groupes déjà engagés dans les négociations). Ceci a entraîné des positions différentes selon les pays concernés. L’opposition la plus forte vient du président sénégalais Abdulaye Wade qui appelle à ce que l’Afrique « rejette les accords de partenariat économique » dans leur ensemble. D’un autre côté, la Côte d’Ivoire et la Commission européenne ont signé vendredi officiellement à Abidjan un “accord d’étape” qui permet de « renforcer les relations économiques et commerciales et d’établir des relations durables […] afin de préserver les intérêts commerciaux majeurs de la Côte d’Ivoire avec l’Union européenne », comme expliqué par le gouvernement ivoirien.
Au cours de son discours lors du 2 e sommet UE-Afrique à Lisbonne la semaine dernière, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso est monté aux créneaux : « Evidemment c’est difficile, parce que cela demande des changements. C’est un défi à la fois pour les Africains et les Européens et cela nécessitera du temps. ». Même si elle fait preuve de compréhension, la Commission est restée très ferme dans ses positions : les pays qui n’auront pas conclu un accord intérimaire sur l’accès aux marchés des marchandises à temps verront automatiquement les barrières douanières de l’UE se relever le 1 er janvier.