La clémentine de Corse joue la carte France Télévision
Malgré le retard dans l’obtention de son IGP, dont l’enregistrement est reporté à octobre 2007, la clémentine de Corse sera annoncée, cette saison, sur les principales chaînes de France Télévision.
L’IGP Clémentine de Corse ne sera pas pour cette année. Après plusieurs mois d’attente, les producteurs de clémentines de Corse sont dépités. “L’an dernier, nous avions annoncé la phase finissante de consultation pour l’IGP clémentine de Corse, mais la Commission européenne en a décidé autrement”, explique Jean-Paul Mancel, président de l’Aprodec, l’association en charge de la promotion et de la défense de la clémentine Corse.
En effet, “la Commission vient tout juste d’éditer de nouvelles directives afin de se prémunir contre les réclamations et remet en consultations tous les dossiers de demandes d’IGP qui lui étaient parvenus ces derniers mois. Aussi, notre dossier est reparti en consultation auprès des pays tiers pour six mois. Notre enregistrement d’IGP est donc reporté à octobre 2007”.
Une communication de 550 000 euros
Quant au Label Rouge, la démarche est en cours. “Nous avons défini une grosse partie du cahier des charges, mais il reste beaucoup à faire, ajoute Pierre-Paul Monteil, président du CEBFL (Comité économique Corse). Alors, cette année, avec un budget de communication de 550 000 euros, la clémentine de Corse se lance dans une grande campagne de publicité sur les chaînes de France télévisions en se focalisant sur la notion de terroir. “Contrairement aux clémentines espagnoles, nos fruits sont cueillis mûrs sur l’arbre, ce qui explique la couleur hétérogène du fruit (son petit cul vert). Ce n’est pas un défaut, c’est ce qui fait la spécificité de nos fruits”, ajoutait Pierre-Paul Monteil, à l’occasion d’une conférence de presse à Paris, la semaine dernière.
La récolte se déroulera du 10 novembre au 15 janvier. Au total, les volumes atteindront les 18 000 t, soit 3 000 t de plus que l’an passé. Autant dire, loin des tonnages enregistrés par les producteurs espagnols. “Nous ne sommes pas du tout sur la même démarche, souligne Pierre-Paul Monteil. C’est un produit de niche, que nous mettons sur le marché par le biais de partenariats spécifiques avec la grande distribution (Terre et Saveurs, Nos régions ont du talent, etc.) sans compter nos fortes relations avec les grossistes.” La campagne de publicité débutera dès les premiers jours de récolte, le 16 novembre. Il s’agit d’un film d’animation de 10 secondes ciblant les consommateurs de 35 à 59 ans et leurs enfants s’achevant par le slogan : “Plus rapide à déguster qu’à raconter”.
Une campagne radio sera lancée auprès de quatorze radios locales de France Bleu du quart Sud-Est de la France. Et des partenariats sont prévus avec deux émissions culinaires : “Bon appétit bien sûr” sur France 3 et “La carte postale gourmande” sur France 5.
Quant à la presse professionnelle, des annonces seront diffusées dans le courant des mois de novembre et décembre.
Enfin, un plan de restructuration agrumes vient d’être lancé. Des arrachages et renouvellement de vergers sont à l’étude, en collaboration avec la station Inra de San Guiliano. Le CEBFL porte également le projet d’une usine de transformation. 20 % des clémentines pourraient être détournés vers la transformation. Cela permettrait d’harmoniser l’approvisionnement et de bénéficier de l’aide européenne à la transformation agrumes (0,30 euro par kilo).
“Nous avons déjà les plans, cela représenterait un investissement de 2 millions d’euros”, énumère Pierre-Paul Monteil. Les jus ainsi obtenus seraient destinés au marché local.