La choucroute trace sa route
De plus en plus délaissée par les consommateurs au profit d’autres plats cuisinés davantage “tendance”, la choucroute n’entend pas se laisser faire sans réagir et s’organise afin de redresser la barre.
En juin 2006, les professionnels de la filière chou et choucroute d’Alsace, de Champagne et de la Sarthe ont décidé de se regrouper en interprofession afin de redynamiser la consommation et changer l’image de la choucroute. “Notre produit est léger, digeste et diététique mais il souffre d’un image de lourdeur parce qu’on l’associe immédiatement à la charcuterie, regrette David Franck président de l’interprofession. En fait, le chou fermenté est un légume qui accompagne à merveille aussi bien les poissons que la volaille, le gibier, les viandes... On peut également le déguster cru en salade, cuit en omelette, avec des spätzles... C’est un produit pratique, il est prêt à l’emploi et possède de nombreux atouts nutritionnels, notamment de la vitamine C.” Et la liste ne s’arrête pas là : “la choucroute, c’est uniquement du chou et du sel... Pas de poudre de perlimpinpin, c’est 100 % naturel ! En plus c’est écologique : alors que la plupart des produits frais se conservent en chambre froide, la choucroute reste tranquillement dans sa saumure à température ambiante, sans consommation d’énergie.” Vous l’aurez compris, le président de l’interprofession française du chou et de la choucroute (IFCC) est un passionné et il est plus que motivé pour valoriser toutes les vertus de son produit “qui devrait être remboursé par la sécurité sociale”.
Opération séduction auprès des consommateurs
De façon concrête, l’interprofession finalise un programme de communication sur trois ans, afin de redynamiser la consommation : fiches recettes, animations en magasins, informations à destination des chefs de rayons de la grande distribution, des restaurateurs... Le dispositif devra être fin prêt pour septembre prochain, “date à laquelle nous lançons la choucroute nouvelle, le millesime 2007”, précise David Franck. Un site internet est également envisagé... Le tout pour un budget annuel de 100 000 E.
L’IFCC regroupe aujourd’hui 250 producteurs qui cultivent sur plus de 1 000 hectares quelque 75 000 t de choux destinées à 22 choucrouteries. Une demande d’IGP est actuellement en cours pour l’Alsace, et un Label Rouge est à l’étude pour la Champagne. Le produit bénéficie d’une CCP et “on peut le préparer pour nos clients, industriels, restaurateurs ou distributeurs de mille et une façon : avec de la bière, du vin, du champagne... On propose de la choucroute bio, casher... tout est possible !”