Périgord
La châtaigne veut sortir de sa bogue
Les professionnels de la châtaigne cherchent des points de convergence pour relancer cette production traditionnelle et commune à de nombreuses régions européennes.
Plus de 150 professionnels venus de France, d’Espagne, de Portugal, d’Italie, de Macédoine et de Croatie ont participé à la 3e Rencontre européenne de la châtaigne. « Une occasion de porter des sujets communs, jusqu’à Bruxelles. Celui de la baisse de la ressource qui affecte tous les bassins de productions européens nous préoccupe », précisait Bertrand Guerin, président de l’Union interprofessionnelle Châtaigne Périgord-Limousin. En effet, l’exode rural et les ravages du chancre bactérien et de la maladie de l’Encre sur un verger traditionnel, vieillissant, ont divisé par quatre la production européenne en cinquante ans. Celle-ci ne représente plus que 100 000 t, soit 10 % de la production mondiale. Pourtant, selon Bertrand Guerin, il est possible d’enrayer cette baisse à partir de la châtaigneraie actuelle et avec la plantation d’un verger moderne adapté à la mécanisation, et approvisionner des débouchés mal exploités comme la transformation. Toutefois, ce déclin pourrait se poursuivre avec l’arrivée en Europe du cynips du châtaignier (Dryocosmus kuriphilus), déjà présent en Italie, en extension en France et qui inquiète l’Espagne et le Portugal. Cet impact sanitaire est un second point de convergence que les professionnels, regroupés au sein de l’Areflh, souhaitent appréhender de manière commune dans le cadre de travaux de recherche et d’expérimentation. L’intégration de la châtaigneraie dans la future Pac est aussi un sujet fédérateur. Elle a donné lieu au dépôt d’un livre blanc de la châtaigneraie européenne afin que cette culture puisse accéder dès 2014 au DPU (droit à paiement unique) mais il semble que les conditions d’accès aux aides pourraient exclure nombre de producteurs. Autre possibilité, les MAE (mesures agro-environnementales) qui existent déjà en châtaignes dans certaines régions comme en Andalousie. Les nombreuses démarches de signes de qualité (huit AOP, dix IGP et deux AOP farine de châtaigne) pourraient aussi servir de socle à la mise en place d’une opération de promotion de la châtaigne auprès des consommateurs européens, avec à la clé 70 % des financements apportés par la communauté européenne.