AOP-IGP
La châtaigne européenne s’unit pour se protéger
Depuis le mois d’avril, les producteurs européens se sont rassemblés autour d’un même objectif, mettre en commun leurs études de marché et leur travaux de recherche.
A l’occasion du colloque AOP-IGP qui s’est tenu fin juin à Paris, sept produits sous AOP et IGP italiens étaient à l’honneur dont la châtaigne del Monte Amiata (au sud de la Toscane) qui bénéficie d’une IGP depuis l’an 2000 pour les variétés Bastarda Rossa, Cecio et Marrone. « Pour que le consommateur s’y retrouve dans la multitude de labels et identifications protégées, il faut que les repères soient efficaces dans le rayon. Devant ce maquis, il faut que les produits d’origine et de qualité prennent le pouvoir », déclarait en substance Audrey Katchanowski, experte en marketing et circuits de distribution chez Ernst & Young. Elle soulignait ainsi que le consommateur achète d’abord un produit qu’il connaît comme la châtaigne d’Ardèche, de Corse ou del Monte Amiata pour sa notoriété et non parce que ce produit possède un signe officiel de qualité. C’est dans cet objectif que les producteurs de châtaigne italiens en association avec les castanéiculteurs français (Corse), espagnols et portugais ont créé une toute nouvelle association européenne , “Castaña Network” afin de mettre en commun leurs efforts en matière de qualité et d’études de marché pour créer un référentiel européen unique autour de la châtaigne et surtout de lutter contre les maladies (mise en commun des travaux de recherche sur le Cinipede par exemple, un insecte ravageur des châtaigneraies européennes). Ce réseau regroupe tous les organismes des pays européens impliqués dans la châtaigne. « Nous l’avons créé en avril dernier, explique Lorenzo Fazzi, son président, producteur de châtaigne del Monte Amiata. Nous avons déjà obtenu des fonds européens (150 000 € pour les 4 pays via des programmes Leader+). L’objectif est de développer par la suite un travail de valorisation commun des productions européennes. » En clair, il y a fort à parier que les châtaignes européennes fassent cause commune pour valoriser la qualité de leurs productions auprès du consommateur européen dans les années à venir. « Notre porte est ouverte à tout nouvel adhérent. Nous aimerions d’ailleurs nous rapprocher de la châtaigne française sous signe de qualité telle la châtaigne d’Ardèche », ajoute-t-il. Une idée qui permettrait de mettre davantage en avant certaines petites productions sous signe officiel de qualité ne bénéficiant pas d’un budget suffisamment conséquent pour communiquer à grande échelle auprès du consommateur.