Certification gouvernementale
La certification HVE va entrer dans sa phase pratique
Un colloque sur le développement durable organisé à Angers par la Chambre d’Agriculture a été l’occasion de découvrir la HVE.
La certification HVE (Haute Valeur Environnementale) va être testée dans cinq départements (Oise, Meuse, Ille-et-Vilaine, Rhône et Tarn) et une centaine de fermes. Cette démarche retenue au Grenelle de l’environnement (engagement 122) a pour objectif qu’au moins 50 % des exploitations soient en cours de certification en 2012 (engagement 123).
Lors du colloque organisé à Angers par la Chambre régionale d’Agriculture des Pays de Loire, Alexandre Meybeck, chef du bureau stratégie environnementale et changement climatique du ministère de l’Agriculture, n’a pas caché que sa mise en place n’est pas chose aisée : « L’objectif n’est pas de trouver un référentiel minimum qui aboutirait à une démarche bas de gamme. Non, l’objectif est bien de définir un référentiel fédérateur dont les exigences doivent être efficientes pour l’environnement et s’intégrer de manière pertinente dans la gestion quotidienne de l’exploitation. »
Dans un premier temps, le groupe de travail s’est attaché à définir des indicateurs pour l’azote (apports totaux), la consommation d’énergie (selon le chiffre d’affaires ou la SAU), la stratégie phytosanitaire (cf. Ecophyto 2018). Il reste à préciser les paramètres pour la diversité dans l’assolement en fonction du nombre d’espèces et des cultures dominantes et l’eau. Enfin l’approche globale sera étudiée en fonction du poids global des intrants par rapport au chiffre d’affaires. « L’expérimentation dans cinq départements aura pour but de vérifier la pertinence de ces indicateurs, s’ils sont bien compatibles avec le fonctionnement de l’exploitation et toutes les autres exigences comme celles du code du travail ou les démarches de qualité,précise le chef du bureau. Le temps de calcul des indicateurs sera lui aussi pris en compte. » Là où l’agriculture raisonnée a échoué dans sa volonté de fédérer les agricultures et éviter le dispersement dans les démarches qualité, la certification a peut-être des chances d’y parvenir : « Il ne se passe pas une semaine sans qu’une entreprise vienne me voir pour entreprendre une démarche de développement durable, précise Alexandre Meybeck. Il est donc urgent que notre concept se développe avant que nous nous retrouvions avec une multitude de projets. » Pour inciter les producteurs à s’engager dans le projet et parvenir à un certain effet de masse des plus salutaires, il n’est pas exclu qu’une incitation financière sous forme de crédit d’impôt soit prévue.