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La cerise cherche de nouvelles voies

C’est sur fond d’une campagne moins chaotique qu’en 2005, que le séminaire national cerise s’est déroulé la semaine dernière à Valence. Les collisions entre bassins ont été moins marquées que l’année précédente en raison d’une arrivée plus rapide des précoces et d’un étalement des tardives dans la saison. Cependant, les participants à la réunion n’ont pas occulté les difficultés rencontrées par le produit et des pistes techniques et économiques ont été évoquées.

Sur le plan technique, il s’agit principalement de trouver les moyens d’abaisser les coûts de production, en particulier le poste main-d’œuvre afin d’augmenter la compétitivité de la cerise.

Sur le plan économique, l’enjeu majeur sera la segmentation pour capter une nouvelle clientèle. Il s’avère, en effet, que 30 % seulement des ménages sont consommateurs de cerises. Une des pistes réside dans les bicolores. Actuellement, Rainier est la seule variété commercialisée. Le CTIFL Balandran mène des observations sur vingt-six variétés afin d’élargir la gamme, donc le calendrier de commercialisation. Certaines sont jugées intéressantes pour leur qualité gustative, leur résistance à l’éclatement et au marquage. Idéalement, la gamme devrait comporter quatre à six variétés, avant et après Rainier.

La cerise bicolore bénéficiera d’un fort soutien marketing

Néanmoins, sur le plan de la commercialisation, la cerise bicolore souffre d’un déficit d’image. Elle est mal connue et son lancement nécessitera un fort soutien marketing. Il pourrait s’agir d’un conditionnement spécifique, voire d’un nom particulier à l’instar de la Picota espagnole.

Sur le même concept, la cerise équeutée est la base de la seconde piste de diversification. Un premier essai de production et de commercialisation a été réalisé par le Domaine expérimental de La Tapy avec la cerise bonbon qui répond à deux objectifs : la segmentation et la réduction des coûts de production. “Les marges de manœuvre en cerise sont très limitées, a expliqué Laurent Vinciguerra, directeur du domaine. L’idée de la cerise bonbon est d’aller chercher de nouveaux consommateurs en misant sur la consommation nomade et en proposant un produit nouveau.” Le Domaine expérimental de La Tapy et ses partenaires ont conçu un programme d’expérimentation sur trois ans et en six phases pour valider techniquement et économiquement le projet.

Une des priorités sera de vérifier le comportement des variétés après le ramassage sans pédoncule. D’après les premiers essais, cette technique permet une réduction de 30 % du temps de récolte par rapport à la cueillette manuelle avec pédoncule.

In fine, l’objectif sera d’évoluer vers une récolte mécanique pour une partie de la production de cerise de bouche. Mais le projet d’une cerise équeutée préemballée suscite des réserves de la part des producteurs. Perte d’authenticité des régions traditionnelles de production, crainte d’ouvrir des marchés aux Espagnols qui peinent à imposer la Picota, barrières réglementaires, etc. “Il est pertinent de chercher de nouveaux produits, a conclu Nicola Benz, président de la section nationale. Il faut retenir de cette expérience, les 30 % de gain de main-d’œuvre et la possibilité de ventes additionnelles.” Un grand débat se profile.

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