La biodiversité, nouveau combat des producteurs de légumes normands
A l’occasion d’un congrès organisé le 7 juillet à Caen, les producteurs de légumes de Basse-Normandie, sous la houlette de la Fédération nationale des producteurs de légumes, présentaient leur plan biodiversité. “Depuis dix ans, la Basse-Normandie s’est lancée dans une démarche stratégique de filière légumière, rappelait Denis Onfroy en préambule. Aujourd’hui, nous proposons de suivre la même voie que la PFI, avec la mise en place du programme PLI en partenariat avec l’Inra et le CTIFL”. L’idée consiste à réserver des zones de compensation écologiques (bandes enherbées) sans traitements afin de développer les populations auxiliaires et éviter le ruissellement des produits phytosanitaires. Ainsi, les grandes exploitations (supérieure à 1 ha) réserveront 15 % de leurs surfaces à ces “zones tampons” et les plus petites se regrouperont à plusieurs pour réserver 15 % de leurs surfaces.
Le Nord, l’Aquitaine et la Bretagne dans le sillage
Du côté de l’Inra, Guy Riba a indiqué que “le programme PLI s’ouvrira cet automne. Nous sommes au stade de l’organisation des budgets et à la recherche de cofinancements afin de lancer des opérations de recherche sur trois-quatre ans”. L’idée étant pour les Normands d’utiliser d’autres méthodes de luttes alternatives. “Sinon, nous irons droit dans le mur, mais nous ne pourrons pas le faire sans compensations”, a martelé Denis Onfroy. Sous-jacente, c’est la problématique des phytosanitaires qui a été levée. “Si l’Etat ne soutient pas nos efforts, chacun prendra alors ses responsabilités.” Plusieurs régions ont également fait le pari de la biodiversité : l’Aquitaine, la Bretagne et le Nord. Reste l’épineuse question du budget. “Nous ne sommes pas ici à la table des négociations, a rétorqué Georges-Pierre Malpel, conseiller technique du ministre de l’Agriculture. L’Etat a un rôle à jouer. Il le joue, hélas, pour gérer les crises, et la préparation de ce plan a déjà reçu le soutien du ministère”. Quant à un éventuel nouveau label, “des certifications (agriculture raisonnée ou bio) existent déjà pour prouver au consommateur le travail accompli par les producteurs”. Le dossier est actuellement chez le préfet, avant son envoi à Paris et son transfert à Bruxelles.