Institut de l’agriculture durable
La biodiversité et l’agriculture durable au débat de la réforme de la Pac 2013
Après l’agriculture écologiquement intensive, c’est au tour de l’agriculture durable de faire parler d’elle. Via le consortium TSC, un projet de standard est en cours d’élaboration.
La semaine dernière à Paris, se tenaient les 4e rencontres internationales de l’agriculture durable organisées par l’IAD. L’occasion de faire le point sur la protection de la biodiversité en pleine réforme de la Pac. Invités à la table pour débattre, des producteurs, dirigeants d’entreprises agroalimentaires, experts de la Commission européenne ou encore de la FAO, députés. Outre la volonté de montrer l’importance de ne plus labourer, il a été question de « produire plus avec beaucoup moins ». A cela, Agnès Lebrun, députée européenne, stipule : « Nous sommes à une jonction. Il est important de changer, c’est pour cela que l’on parle de révolution. (.) Aucun domaine économique n’a la volonté délibérée de détruire son outil de travail ». Mais elle met en garde « contre une instrumentalisation idéologique » de l’agriculture durable. De son côté, Stéphane Lefoll martèle : « Il faut rassembler le consommateur, le citoyen et l’agriculture. On n’arrivera pas à régler l’ensemble des difficultés sans une politique agricole publique avec uniquement le mécanisme de marché (.) Le modèle dominant machinisme/intrant qui a bouleversé l’agriculture faisait face à un contre-modèle qualité/bio, aujourd’hui il faut arriver à faire une synthèse des deux tout en gardant de la diversité. » Pour répondre, Tomas Garcia Azcaraté de la Commission européenne fustige : « On est dans une volonté de gel du budget, il faut s’y préparer. J’ai une profonde conviction, le prix des céréales va continuer à augmenter et, dans ce contexte, il y a un risque de céréalisation de l’agriculture européenne. A Bruxelles, nous ne sommes pas disposés à l’accepter. En faisant cela, on va briser le lien avec le consommateur. (.) Le point important dans cette réforme, c’est le retour de la recherche agricole au centre du débat. » En parallèle, les distributeurs s’organisent déjà. Un consortium vient d’être créé avec pour origine les Etats-Unis et Walmart afin de réunir public et privé pour promouvoir les produits durables. C’est une organisation indépendante financée par les sociétés (Tesco), et les recherches réalisées par les universités comme Wageningen en Europe. Des ONG sont impliquées. Bientôt un cahier des charges “durable” piloté par les GMS ?
