Rencontre avec Guy Van den Broeke, directeur général de Lutosa
« La Belgique reste bien placée pour affronter la concurrence internationale »
Lutosa fait partie des cinq plus gros industriels européens. Cette entreprise familiale belge vient d’être rachetée par le légumier belge Pinguin qui compte bien développer ce groupe dirigé par la famille Van den Broeke depuis trente ans.
Fld : Comment pouvez-vous caractériser les évolutions de la filière belge depuis dix ans ?
Guy Van den Broeke : Les entreprises belges ont montré un dynamisme indiscutable depuis dix ans. De 1996 à 2006, nous sommes en effet passés de 900 000 t de pommes de terre transformées à plus de 2,2 millions de tonnes ! Les entreprises de transformation y sont pour la plupart familiales et de taille petite ou moyenne, ce qui leur permet une plus grande réactivité et une meilleure capacité d’adaptation. Elles ont donc pleinement profité du développement des ventes de produits finis sous MDD, même si la concurrence est forte sur ces marchés. Le système des enchères dégressives via Internet, qui est la règle en matière de commercialisation de ces produits, oblige en effet à une compression des prix de vente. En outre, la gamme des produits proposés à la vente s’est fortement élargie, répondant ainsi aux attentes de plus en plus diverses des consommateurs. Nos approvisionnements se sont également diversifiés, car on ne fabrique pas tous les types de produits avec les mêmes variétés de pommes de terre.
Fld : Quels ont été les principaux enseignements de la campagne 2006-2007 ?
G. V.d.B. :Les contrats ont été fortement critiqués en Belgique. Pour certains, ils ne répondaient pas à la situation exceptionnelle rencontrée. Chez Lutosa, les litiges ont été peu nombreux et le contrat reste pour moi un outil valable et bien adapté. L’analyse sur les dix dernières années de la Bintje démontre une rentabilité équivalente que l’on soit sur le marché libre ou en contrat ! Il y a bien sûr “la lettre et l’esprit”, et tout dépend de la réelle volonté des deux parties de bien vouloir honorer ses engagements respectifs.
Fld : Quels sont les principaux enjeux de la filière pour les prochaines années ?
G. V.d.B. : Tout d’abord, nous aurons à répondre aux attentes des consommateurs, que ce soit en termes de praticité de nos produits (convenience food), de préoccupation nutritionnelle ou de sécurité alimentaire. Ce sont des enjeux qui nous obligeront à consacrer une partie encore plus importante de nos budgets à la recherche-développement.
Nous aurons aussi à maintenir le dynamisme de notre transformation industrielle. Notre pays reste bien placé pour affronter la concurrence internationale, car nous possédons de nombreux atouts.