Cyclone
La banane des Antilles prépare son retour sur le marché
Dean a durement frappé les Antilles françaises. La quasi-totalité de la production de bananes est détruite. Désormais, l’objectif est de revenir dans les rayons en février 2008.
Les images de désolation ont été montrées tout le week-end par les chaînes de télévision. Les Antilles ont connu leur pire cyclone depuis 27 ans. A cette époque, c’est Hugo qui avait ravagé la Guadeloupe. Dean s’est davantage acharné sur la Martinique. Arrivé sur place, le secrétaire d’Etat à l’Outre-Mer n’a pu que constater les dégâts. « C’est l’agriculture qui subit les conséquences essentielles de ce drame climatique », a déclaré Christian Estrosi. La totalité des plantations de bananes de Martinique est par terre et 80 % de la production guadeloupéenne est sinistrée. Cette culture représente plus de la moitié de l’activité agricole des îles. Des milliers de salariés se retrouvent en chômage technique. Mais pas question de céder au fatalisme, l’heure est déjà à la reconstruction.
Première conséquence de ce cyclone : le retrait de l’origine Antilles du marché. Un retrait que les dirigeants de l’Union des groupements veulent le plus bref possible. Ils tablent sur un retour de la banane de Guadeloupe et de Martinique dans les linéaires européens dans six mois, en février prochain, moment traditionnel de reprise du marché de la banane.
Logiquement, l’importante campagne de communication (télé, affiches, animations magasins, communication événementielle…) programmée pour la rentrée 2007 est annulée et reportée pour le début 2008, pour annoncer le retour de l’origine antillaise. Toutefois, l’Union souhaite maintenir une communication a minima pour faire vivre la banane antillaise auprès de leurs clients mûrisseurs et distributeurs. Et elle prépare activement une stratégie de retour sur le marché.
Pendant qu’en métropole les équipes organisent cette période délicate, aux Antilles tout est mis en œuvre pour relancer la production. Et si l’on peut parler de “chance” dans une telle situation, le nouveau régime interne de l’OCM banane, mis en place en janvier 2007, tombe à pic. En effet, la nouvelle OCM prévoit le paiement des aides à la production, même dans les cas, comme celui d’un cyclone, où elle serait détruite. Les planteurs toucheront donc 100 % des aides à la production pour l’année 2007. Ce n’est donc qu’une question de délai. Les producteurs se préparent à demander soit à l’Europe d’accélérer ses paiements, soit à la France de mettre en place des crédits relais dans l’attente des versements européens.
Même si leurs plantations ont été littéralement abattues par le cyclone, les planteurs revendiquent plus que jamais leur slogan : “La banane des Antilles, rien ne peut la battre”.