Produits d’import
La baisse des ventes en grande distribution met le secteur sous pression
La baisse d’activité du marché français est inquiétante. Elle contraint les magasins à marger plus sur des tonnages plus faibles. La France serait le marché le plus mauvais d’Europe.
De grandes enseignes de France annoncent des baisses de tonnages commercialisés assez importantes pour l’ensemble de la gamme des fruits et légumes. Il est possible que la grande distribution ait perdu jusqu’à 30 ou 40 000 t d’activité en 2009. Les multispécialistes ont dû en capter une partie, le reste correspondrait à une perte sèche !
Actuellement, le marché français est l’un des plus mauvais d’Europe. Les écarts de prix sur des produits très déficitaires comme les fruits rouges atteignent 50 % en fraise et 100 % en framboise par rapport à d’autres marchés. Par exemple, en Espagne, le prix de la fraise du Maroc atteint 3,60 € au stade import, soit presque autant qu’en Grande-Bretagne et 1 € de plus qu’en France. La framboise se valorise à 10/12 € ailleurs, mais seulement 6 € en France. L’offre espagnole de fruits rouges est très faible. Le Maroc n’est déficitaire que d’environ 30 %, ce qui lui permet d’en vendre plus en Espagne.
L’offre d’hémisphère Sud commence à prendre du poids
Au Chili, la canicule sévit aussi, la qualité des pommes risque d’être altérée par manque d’amplitude thermique. Pour l’heure, en cerise, le Bigarreau constitue l’essentiel de l’offre. La prune Black Amber débute cette semaine, ainsi que la nectarine et quelques pêches.
En raisin, les ventes débuteront mi-février. On prévoit juste une baisse des tonnages en Thompson Seedless, surtout en début de saison. La progression de l’offre d’Afrique australe a fait baisser la moyenne des prix à environ 2 €.
L’Afrique du Sud assure aussi un bon suivi en litchi. Madagascar est en fin de saison.
En Argentine, la récolte de poires a débuté. Un accord a été signé avec les syndicats de cueilleurs. Les premiers bateaux devraient être débarqués autour du 10 février, soit avec quelques jours de retard. La qualité sera moyenne, similaire à celle de 2008 : lors des périodes venteuses, la peau des fruits a été marquée. Environ 70 % des exportations sont effectuées par les cinq entreprises leaders du pays.
La tomate marocaine fragilisée par l’humidité
Au Maroc, poussée par le vent, l’humidité est entrée dans les serres. Elle y stagne car ces dernières sont tenues fermées pour éviter l’entrée des parasites comme les mouches blanches et Tuta Absoluta. Dans cette atmosphère confinée, chaude et humide la journée, la qualité des tomates restera fragile jusque mi-février. Quand la qualité est au rendez-vous, les prix actuels permettent encore de dédouaner sous contingent OMC (ex-GATT). Il suffit que la valeur du lot dominant soit supérieure à 0,846 €. Cela permet de préserver le contingent à droit nul. Les prix très bas du dernier trimestre de l’année 2009 auraient fait perdre entre 5 et 10 000 €/ha aux producteurs ne vendant pas à des prix fixés pour la campagne. Par ailleurs, en haricot vert, plusieurs opérateurs sont en rupture d’approvisionnement, la marchandise manque de tenue.