Retour de salon - Val de Loire
La 28e édition du Sival remporte un vif succès
Plus de 20 000 visiteurs ont arpenté les allées du salon fruits et légumes angevin, un chiffre qui ne faiblit pas depuis plusieurs années. Le Sival est le seul salon en France qui expose toutes les filières de cultures spécialisées.
Agrosemens, le petit dernier du Sival
Avec le développement de l’agriculture bio, les acteurs de la filière sont de plus en plus présents au Sival. Agrosemens, multiplicateur et distributeur de semences bio, exposait pour la première fois, « à la demande de nos clients », affirme Cyriaque Crosnier Mangeat, directeur commercial et technique. Basée à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), Agrosemens est la seule entreprise française qui propose des semences bio uniquement issues de la production bio et ce, pour les professionnels. Leur catalogue est riche de semences potagères, de plantes aromatiques, condimentaires et florales. Plus de 600 variétés y figurent.
Pour un développement des légumes bio de plein champ
Les légumes bio représentent aujourd’hui 14 200 ha, soit 3,7 % de la surface en légumes frais français. La production a été multipliée par deux depuis 2007. La Bretagne, les Pays de Loire et la région Centre regroupent, à eux seuls, 40 % des apports. Pour continuer à se développer, la filière bio pourrait s’appuyer sur les céréaliers. « Il existe peu de maraîchers traditionnels qui se convertissent », remarque Eric Béliard, directeur de l’association Bio Centre, lors d’une conférence organisée au Sival sur les légumes bio de plein champ. Un projet, LCP bio, financé par le Casdar a été initié pour répondre aux besoins des expéditeurs et transformateurs bio de plus en plus nombreux ne trouvant pas localement les produits demandés par leur clientèle. En région Centre, près de 80 % des débouchés (en valeur) des premiers metteurs en marché s’orientent comme pour les produits traditionnels vers les GMS, suivies à 10 % vers les grossistes. Les magasins spécialisés bio drainent moins de 5 % des produits des premiers metteurs en marché. La vente directe aux consommateurs représente environ 5 % de la production, les transformateurs et la RHD moins de 5 %. Le projet a déjà permis de mieux connaître la filière et acquérir des références technico-économiques. Avec une bonne maîtrise de la technique, le céréalier bio qui se diversifie en légumes est largement gagnant sur le céréalier bio sans diversification légumière. L’excédent brut d’exploitation affiche plus de 42 % de gain supplémentaire, un chiffre toutefois en léger retrait face aux résultats du céréalier conventionnel et diversifié en légumes (+ 2 %).
Bruno Dupont, intronisé par la confrérie de l’échalote d’Anjou
C’est en chanson que la confrérie de l’échalote d’Anjou a accueilli les journalistes en salle de presse pour fêter l’événement et introniser le président du Sival Bruno Dupont. L’IGP échalote d’Anjou est entrée dans sa phase finale d’enregistrement français. La procédure nationale d’opposition arrivait à son terme le 23 janvier. Ainsi, les producteurs espèrent apposer ce nouveau signe de qualité pour la prochaine récolte débutant en juin. Fleuron d’Anjou, l’un des principaux acteurs, table sur 3 000 à 3 500 t cette saison.
Nouvelles variétés : les catalogues 2013
A chaque Sival, les semenciers (1) présentent leurs nouveautés. Pour leurs catalogues 2013, nous avons dénombré quarante-sept salades, treize melons, quatre tomates, dix choux, cinq poireaux, trois concombres, deux carottes, quatre courgettes, deux haricots, un oignon et diverses autres espèces mineures. Ces offres sont assez conformes à l’accoutumée hormis sans doute celles concernant le melon. Avec sept variétés, Rijk Zwaan a complètement renouvelé sa gamme. Seminis a proposé quatre nouveautés. Les salades occasionnent toujours un nombre important d’inscriptions en raison de la diversité des espèces et de la course aux résistances contre le Brémia, véritable fléau des producteurs. Rijk Zwaan propose, à lui seul, vingt-cinq variétés. A noter que le semencier néerlandais vient de sortir une laitue aux formes plus classiques pour répondre à une demande des ceintures vertes et HM-Clause une mâche qui se conserve plus longtemps. Bejo augmente sa gamme de poireaux hybrides de deux nouvelles variétés et Enza Zaden d’une nouvelle recrue, Nunhems ayant quasiment le monopole sur ce marché. Régulièrement, les semenciers proposent des variétés correspondant à des niches de marché. Ainsi, Nunhems lance un nouvel artichaut qui comprendrait un pourcentage élevé de premier choix à la vente. Clause a sélectionné un nouveau céleri branche aux cotes épaisses et un nouveau fenouil dense. Vilmorin a ajouté un nouvel oignon à son catalogue. Parmi les variétés originales, nous avons noté un chou-fleur vert, une betterave jaune pour Bejo et un radis blanc chez Vilmorin.
(1) Bejo, HM-Clause, Nunhems, Rijk Zwaan, Seminis, Vilmorin, Sakata.
Lutte contre les bioagresseurs : Végépolys innove
Parmi les réponses au plan Ecophyto, il existe des substances naturelles qui stimulent les défenses des plantes, appelées SDN (Stimulateurs de défenses naturelles). Jusqu’à présent, il était très difficile d’évaluer ce genre de molécules dont le mode d’action est mal connu et leur efficacité sur le terrain aléatoire. Marie-Noëlle Brisset, chercheuse à l’Inra d’Angers au sein du nouvel institut IRHS (Institut de recherche en horticulture et en semences), a mis au point un procédé d’évaluation dont la licence d’exploitation a été octroyée à Végépolys Innovation : plate-forme de transfert technologique au service des entreprises. Cette technique est mise au point sur pommier et vise la tavelure, le feu bactérien et le puceron cendré. Elle devrait s’étendre à la vigne, aux pommes de terre et aux tomates. Le principe consiste à mesurer le degré d’activation de vingt-huit gènes impliqués dans la défense des plantes face aux maladies ou ravageurs. Ces gènes couvrent les réactions chimiques, physiques et les signaux qui en induisent la défense. L’outil appelé qPFD est facile d’utilisation. Dans de mini-plaques prêtes à l’emploi contenant les amorces des vingt-huit gènes de défense, sont ajoutés les tissus à analyser qui seront soumis à une technique de biologie moléculaire (PCR) largement utilisée en laboratoire. Ainsi, il devient possible de tester l’efficacité des nouvelles molécules et répondre à un manque d’évaluation de capacité de défense, ce qui n’avait jamais été fait auparavant.
Nouveautés fraises et framboises
Marionnet présente cinq nouvelles créations. La fraise Mariguette se veut la gariguette des remontantes et M de Marionnet s’inscrit comme très ferme et d’une grande régularité. Trois framboises enrichissent leur catalogue : Paris réalise de forts rendements, Chambord est précoce et Versailles est intéressante pour sa récolte étalée. Planasa lance la fraise Dream, ronde, précoce, proche en goût de Darselect et au cycle atypique. La production est étalée, sans véritable pic. Ainsi, sur un même pied, se côtoient à la fois des fruits mûrs, des fruits verts et des fleurs. Angier va distribuer deux nouvelles fraises hollandaises, Figaro et Salsa. La première est adaptée au circuit long et la seconde au circuit court. Par ailleurs, le semencier solognot propose aussi une nouvelle asperge allemande.
Sakata souffle ses 100 bougies
Le semencier japonais Sakata, présent en France depuis 2001, est un acteur très significatif dans son pays d’origine aussi bien sur le marché des potagères que florales. Sakata se réserve le mois de juin pour fêter dignement l’anniversaire sur le sol français.
Enza Zaden affiche haut et fort ses 75 ans
Le semencier hollandais a profité du Sival pour fêter ses 75 ans. Entreprise familiale dont la troisième génération vient de prendre les rênes avec Jaap Mazereeuw, Enza Zaden inscrit les tomates, concombres, poivrons et salades dans ses produits phares. Sa filiale bio, Vitalis, qui a désormais une sélection propre, fêtera ses 20 ans l’an prochain.
Végépolys se prépare pour l’expo chinoise
Lors du Sival, le président de Végépolys, Jacques-Antoine Cesbron, a sollicité ses adhérents pour participer à l’exposition horticole internationale Qingdao qui se tiendra d’avril à octobre 2014. L’exposition s’étendra sur 240 ha et aura pour thème l’écologie et la protection de l’environnement. La ville de Qingdao invite les Pays de Loire qui, depuis 2006, ont noué des relations étroites avec cette agglomération de 8,5 millions d’habitants grâce à un bureau de représentation du Conseil régional. Ce dernier bénéficie de 1 586 m2 d’exposition. La filière du végétal devrait promouvoir et valoriser ses produits et son savoir-faire professionnel, communiquer sur l’excellence de la filière horticole régionale et prospecter des partenariats et des accords économiques. L’expo de Qingdao attend plus de 12 millions de visiteurs.
