Marseille-Min des Arnavaux
L2, l’autoroute de la discorde
A défaut de réponses de la part des élus, la Somimar n’a plus de gouvernance depuis les dernières élections, c’est à la presse que les usagers des Arnavaux ont fait part de leurs craintes quant aux conséquences du passage de la L2 sur le Min. La L2 est une transversale qui doit relier deux autoroutes en passant au Nord de Marseille dont une partie sur le site du marché. L’emprise représente une bande de 40 m de largeur sur 1 km de longueur. « Nous avons été ulcérés de voir ce projet diffusé par la presse, alors que nous n’avons pas été consultés », martèle Gérard Cohen, président de Sicofel. En l’état, le tracé à l’horizon 2011 comprend la destruction d’un bâtiment abritant dix entreprises et celle de la déchetterie. « Les grossistes ont investi dans le réaménagement des superstructures. Certains avaient terminé les travaux, d’autres sont en passe de le faire, et voilà qu’il faut tout détruire. Ce n’est pas de l’économie, c’est de la gabegie. On veut détruire la profession de grossistes et l’on condamne les détaillants. »
Les producteurs du carreau, réunis au sein du Sappum, présidé par Max de Segonzac sont, eux aussi, « opposés à ce projet. Le Min des Arnavaux est le poumon d’oxygène pour les 256 agriculteurs de la ceinture verte de Marseille. On veut démolir des entrepôts, en restructurer d’autres. Mais que l’on nous dise : quand, comment et qui va payer. » Même position à la Somimar : « Ce projet ne convient pas plus à Marseille qu’au marché des Arnavaux, car le tracé naturel ne passe pas par le Min », ajoute Jean-François Gra, directeur des Arnavaux. La solution prônée par les usagers est l’enfouissement de la L2. « C’était la proposition retenue en 2002-2003 qui présentait l’avantage d’être réalisable et sans casse. Celle-ci ébranle un outil qui fonctionne bien et qui remplit son rôle sur le plan économique autant que social. Tout ce qui nous est proposé, ce sont des approximations ou des propositions ubuesques. » Une autre solution consisterait à “délocaliser” le Min, qui en plus de la perte de superficie liée aux travaux (- 20 à 30 % de surface brute qui rendraient inutilisable la presque totalité du Min) n’a pas de réserves foncières. « Je considère que le Min des Arnavaux est celui de toute la communauté urbaine de Marseille, ajoute Jean-François Gra. Alors que la CUM nous donne 45 ha ! ».