Kiwi : une campagne de promotion mondiale pour anticiper le crise
La production mondiale de kiwi devrait connaître une véritable explosion en termes de volumes d’ici 4 à 5 ans. Selon le Bik, la seule façon d’éviter une crise grave est de développer la consommation mondiale grâce à la promotion.
La journée kiwi, organisée par la section régionale du BRM et le Bik (Bureau interprofessionnel du kiwi), a mis en exergue la crise inéluctable qui se profile dans les années à venir. “La totalisation des données, souligne Jacques Sanz, représentant de la France à l’Iko (International Kiwi Organisation fondée en 1983 à l’initiative de la France), fait apparaître pour les 4 à 5 prochaines années une augmentation de 40 à 45 % de la production mondiale : + 200 000 tonnes de Hayward, + 200 000 tonnes pour les nouvelles variétés, Zespri Gold, Jintao,
Summerkiwi etc... Sur ces 400 000 tonnes, compte tenu du marché actuel, pratiquement les 2/3 vont se retrouver sur l’Europe. Devant ce tsunami, il n’y a que deux solutions : soit interdire les plantations mais les tonnages seront produits dans des vergers existants. Cela est impossible et irréalisable. Soit augmenter de façon très efficace la consommation. “Nous sommes condamnés à cette solution, si l’on veut être digne de nos responsabilités.” Cette proposition a été formulée lors du colloque de l’Iko en Corée et sera reprise en septembre lors de la réunion prévue au Chili.
Relancer la consommation en priorité aux Etats-Unis
La proposition de Jacques Sanz consiste à organiser une promotion au niveau mondial pour la relance de la consommation. Seraient plus particulièrement visés les USA – marché considéré comme prioritaire car sa production ne couvre pas les besoins de consommation – le Canada, le Mexique, les Pays de l’Est donc des pays déjà consommateurs ou dont le niveau de vie progresse. La campagne serait financée par une taxe (la CVO est de 1 % du prix départ station en France et la taxe est de 6 à 10 % en Nouvelle-Zélande) perçue auprès de chaque pays producteur.
Certains ont déjà donné leur approbation mais le plus difficile “sera de convaincre les Italiens car il n’y a pas d’organisation de producteurs représentative. Ce n’est pas gagné mais rien ne se fera sans eux”, rajoute Jean-Michel Fournier, directeur du BIK. L’idée est d’inciter les Italiens à commercialiser le surplus de volumes hors de l’espace européen. Le Chili serait aussi récalcitrant.
L’Iko 2006 a validé l’initiative sur la promotion et l’obligation d’actions immédiates. Une commission internationale est chargée de l’étude des actions à mener rapidement et qui seront présentées en septembre.
Au niveau français, le BIK travaille sur le sujet. Une seconde réunion de présentation sera organisée prochainement dans le Sud Ouest. Mais comme le signalait, Bernard Monréale, président de la section kiwi BRM, “la promotion sera moins coûteuses que les pertes.”