Amériques
Jus d’orange : la Floride et le Brésil veulent enterrer la hache de guerre
Les deux principaux producteurs de jus d’orange négocient pour lancer une communication générique, sur un marché où les prix internationaux sont tendus.
Les relations entre le Brésil et l’Etat de Floride, respectivement premier et deuxième exportateurs mondiaux, sur le très lucratif marché du jus d’orange, ont souvent été teintées d’acrimonie. La Floride s’est régulièrement élevée contre ce qu’elle considérait comme du dumping de la part de certaines entreprises brésiliennes. Le géant sud-américain avait déposé plainte à l’OMC concernant des mesures américaines jugées anticoncurrentielles. Les choses pourraient changer. Le Florida Department of Citrus (FDOC), qui représente la filière agrumicole de l’Etat, a annoncé la semaine dernière que des discussions étaient en cours entre les deux rivaux pour bâtir un programme de communication commun pour promouvoir le jus d’orange. L’information a été confirmée par Robert Norberg, Directeur général adjoint du FDOC : « Nous entretenons une très bonne coopération avec nos confrères brésiliens sur ce programme générique. Nous savons que les récoltes seront en baisse sur la prochaine campagne et que la pression sur les prix devrait s’accentuer à court terme. Nous pensons qu’un bon message envoyé aux consommateurs sur les bienfaits du jus d’orange permettrait de lever un peu de cette pression. »
Le problème du prix mondial s’est posé ces dernières semaines suites aux importants gels qui ont touché les vergers d’oranges en Floride pendant l’hiver dernier. Au 10 avril, selon le ministère américain de l’Agriculture, les prévisions de récolte, toutes variétés confondues, s’établissaient à 131,6 millions de cartons, soit environ 19 % de moins que la saison dernière (169,4 millions de cartons). De son côté, suite aux difficultés de son voisin américain, le Brésil a estimé que les prix du concentré congelé, qui forme l’essentiel de son offre, demeureraient fermes tout au long de la campagne. La position du Brésil est primordiale pour le marché international, puisque l’on considère qu’un verre de jus d’orange sur deux consommé dans le monde provient d’oranges brésiliennes.