Aller au contenu principal

“Je suis pour le goût et la qualité”

Suite à la diffusion sur Arte du documentaire d’Andréa Bergala “Les tomates voient rouge”, nous avons choisi de publier une des réactions de nos lecteurs. Il s’agit des remarques de Philippe Hollaar, producteur de tomates en Lot-et-Garonne. Par ailleurs, une interview de la réalisatrice est publiée ce mois-ci dans Fld Magazine.

“Je suis producteur de tomates dans le Lot-et-Garonne et malheureusement selon vous, je les produis sous serres et "hors-sol".

Je suis absolument navré par le manque d'objectivité de votre émission. C'est très facile de faire du mal à toute une profession surtout quand on a, à sa disposition, un média aussi puissant que la télé et qui plus est, avec une chaîne comme Arte, qui passe pour sérieuse, intéressante et réfléchie.

Beaucoup de choses sont vraies dans ce que vous dites : C'est vrai que nos clients (les grandes surfaces) n'ont rien à faire du goût, je l'ai vérifié personnellement plusieurs fois. C'est également vrai que du fait de leur poids (80 % du marché) ils imposent leurs critères et leur prix, et qu'il ne nous reste qu'une issue, c'est la production maximale.

Mais vous êtes complètement “à côté de la plaque” quand vous dites que les tomates produites sous serres n'ont aucun goût, qu'elles n'ont pas d'oligoéléments et qu'elles sont nourries à l'acide sulfurique.

Sachez que nous pouvons, nous aussi, produire des tomates avec du goût et je dirais même mieux, avec plus de goût encore que celles de plein champ.

Le problème c'est que c'est presque toujours au détriment de la production et que donc ça nous coûte plus cher. Il faut donc que nous ayons en face des clients qui soient prêts à nous payer plus cher des tomates goûteuses.Si vous rajoutez à ce problème, le froid excessif des tomates stockées dans des chambres froides à 3 ou 4°C (encore une fois dans les grandes surfaces, parce qu'ils s'en fichent), ou alors le problème des consommateurs ignorants (dont je vous soupçonne d'être) qui mettent les tomates dans le frigo...

En effet, le froid casse complètement le goût. Si vous ne le saviez pas, essayez donc de mettre des tomates fraîches dans votre corbeille à fruits, vous m'en direz des nouvelles...

Par contre, si vous le saviez, vous avez loupé là l'occasion d'informer utilement les téléspectateurs et de répondre pour beaucoup à la question de votre émission. Je vous remercie infiniment pour la “sale pub” que vous nous avez faite ce soir. On a un très beau métier, mais très difficile financièrement et votre parti pris, affligeant, va en faire tomber plus d'un, avec tous ceux qui gravitent autour. Vous jouez le jeu des grandes surfaces en faisant croire que c'est de la m... et qu'il faut payer ça encore moins cher. Dites plutôt où est le vrai problème !!! Vous jouez aussi le jeu des écolos qui vont vous faire croire, comme au siècle dernier, que les trains sont très mauvais parce qu'ils font tourner le lait des vaches qui les regardent.

Je ne veux pas dire qu'il n'y a pas de progrès à faire, mais soyons objectifs et constructifs. Si vous essayez un jour de l'être sur ce sujet, vous verrez que vous aurez du mal parce que encore une fois, vous aurez quelqu'un en face qui en trois fois rien va détruire tout ce vous essayez de construire depuis plusieurs décennies. Et puis c'est tellement plus dur de construire que de détruire, alors pourquoi se compliquer la vie, pas vrai ???

Si je parais sûr de moi c'est que j'ai régulièrement des petits clients qui viennent directement aux serres et trouvent mes tomates tellement meilleures qu'en grande surface.

C'est pourtant exactement les mêmes, simplement elles ne sont pas passées au froid et elles sont fraîches.

Je suis pour le goût et pour la qualité et je mets toute mon énergie et toutes mes tripes pour avancer dans ce sens”.

Les plus lus

Des employés s'affairent à la récolte de salades dans une parcelle du Gaec Stéphan. A droite, Christian Stéphan, l'un des trois associés du Gaec Stéphan.
Maraîchage en Bretagne : « Comment j’ai réussi à fidéliser ma main-d’œuvre »

Christian Stéphan, producteur de salades, chou-fleur, et d’oignons avec son frère en Bretagne a réussi à recruter et…

Voyage de presse Groupama assurance multirisque climatique (assurance récolte) entre Pau et Tarbes, visite de parcelles touchées par aléas climatiques. Parcelle de maïs semences touchée par la sécheresse. Dégâts en culture lié au climat. risque de perte de rendement.
Canicule et sécheresse, quels risques pour vos cultures ? Réponse avec l'outil gratuit de cartographie de Serge Zaka

En avril, le médiatique docteur en agro climatologie avait annoncé sur les réseaux le lancement de cet outil gratuit,…

<em class="placeholder">Les dégâts en production sont restreints aux fruits et se caractérisent par de fortes décolorations et des déformations les rendant non commercialisables.</em>
Tomate : vigilance sur le virus ToBRFV

Dans un rapport, l’Anses recommande la vigilance vis-à-vis d’un virus de la tomate récemment apparu, le Tomato fruit blotch…

Des kiwis, petits fruits rouges et des châtaignes barrées d'un drapeau français.
Francisation de fruits : un grossiste de Dordogne condamné

Nouvelle condamnation pour francisation de fruits. Le gérant de l’entreprise périgourdine Fruits rouges du Périgord,…

Sur les feuilles et les pétioles, Pestalotiopsis longisetula provoque de petites taches nécrotiques.
Fraise : le Pestalotiopsis est dans le plant

Pestalotiopsis est un champignon menaçant la culture de la fraise en provoquant des dégâts importants, dans toutes les…

<em class="placeholder">De nombreuses entreprises développent depuis quelques années une activité de production locale de micropousses.</em>
Diversification : les micropousses portent de grandes ambitions

Elles font leur place sur le marché hexagonal et séduisent à la fois les restaurateurs et consommateurs avertis. Les…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes