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Interview
« Je suis convaincu que le programme “Un fruit à l’école” est là pour rester »

A l’occasion du colloque EGEA, qui se tenait début mai à Bruxelles, Lars Hoelgaard, directeur général adjoint de la DG Agri de la Commission européenne, a accordé une interview à fld.

Fld : Quelles sont les premières évaluations du programme School Fruit Scheme (un fruit à l’école) ?
Lars Hoelgaard :
Nous constatons un succès clair et net de motivation des anciens comme des nouveaux Etats membres. Nous avons enregistré une participation de 23 pays sur 27 et, cette année, nous avons déjà une programmation prévue dans 25 pays. Il manque deux Etats, la Suède et la Finlande qui ont décidé de ne pas participer, parce qu’ils sont contre le principe même du programme.

Fld : Le budget sera revoté ?
L. H. :
Le budget communautaire du School Fruit Scheme s’établit à 90 M€ et les Etats membres sont censés le cofinancer, ce qui donne un budget d’environ 150 M€ cette année. Pour l’heure, il n’y a pas eu de demande particulière du Parlement européen quant à une quelconque modification du budget. Nous sommes aujourd’hui dans la phase préparatoire du budget 2011, qui débutera le 1er octobre 2010.

Fld : Quel sera le rôle du Parlement européen ?
L. H. :
Nous devons rendre un rapport sur l’expérience School Fruit Scheme au plus tard fin 2012 sur la base des programmes mis en place dans les Etats membres. Il nous faudra des résultats d’évaluation et les mesures d’accompagnement choisies. Il sera donc normal qu’il y ait des propositions et modifications du programme à ce moment-là. On pourra aussi discuter du budget mas cela n’exclut pas la discussion du budget chaque année, mais ce n’est pas lié à ce rapport.

Fld : Peut-on imaginer un scénario catastrophe quant à l’avenir du School fruit Scheme ?
L. H. :
On peut évidemment imaginer cela, mais je ne pense pas vu le succès que l’on a eu jusqu’à présent. Après, nous demandons juste davantage d’argent. C’est vrai qu’il n’est pas évident de démontrer une corrélation entre consommation de fruits et légumes et réduction des dépenses de santé publique. Nous, ce que l’on martèle depuis toujours, c’est que les fruits à l’école ce n’est pas quelque chose de magique. C’est un élément parmi d’autres, dans la manière de vivre et une alimentation équilibrée. Si nous doublions ou triplions le budget du programme, cela n’aurait pas d’impact si on ne jouait pas sur les autres facteurs pour faire baisser le taux d’obésité des enfants. C’est bien de parler réchauffement climatique, pollution, c’est aussi dangereux ce problème d’obésité car cela va coûter de plus en plus cher aux Etats. je suis donc convaincu que le School Fruit Scheme est là pour rester.

Fld : Peut-on imaginer un programme fruit à l’école avec un budget qui atteindrait celui du lait ?
L. H. :
En 2008, ce que l’on a dépensé pour les produits laitiers c’est 650 M€. Ce n’est pas énorme si vous comparez cela aux aides directes de 5 Md€ versées au secteur laitier.

Fld : Est-ce possible, via le rapport que vous allez rendre fin 2012, de redéfinir les conditions du cahier des charges (f&l frais et distribution plus importante) ?
L. H. :
Pour avoir un consensus, nous avons laissé le choix aux Etats membres sur les produits à distribuer. Je pose la question : Est-ce essentiel que Bruxelles impose une distribution seulement de fruits et légumes frais ? Chaque Etat membre établit la liste des produits au niveau national avec les autorités de santé éducative. Peut-être fallait-il être plus normatif. Mais je reste convaincu que ce n’est pas à nous de dire ce qu’il faut faire, c’est aux Etats membres de prendre leurs responsabilités. Quant à la distribution une fois par semaine, je voulais que ce soit plus massif mais on m’en a dissuadé car si j’étais arrivé avec un programme plus ambitieux, mes autres collègues à la commission auraient tué le programme tout de suite. Nous avons donc commencé prudemment pour voir comment cela fonctionne. C’est en ce sens que je veux faire progresser le programme mais maintenant, il va falloir travailler avec la codécision donc avec le Parlement européen pour faire évoluer le budget.

Fld : Qu’attendez-vous d’un congrès comme EGEA ?
L. H. :
C’est un exercice un peu dynamique qui permet de faire le point sur les résultats de recherche et d’entendre les expériences de nos voisins comme la Norvège ou les Etats-Unis, en matière d’orientation politique c’est utile. Lors du premier EGEA, j’étais contre ce programme School Fruit Scheme, c’est les résultats sur l’obésité infantile en Europe qui m’ont convaincu. J’ai eu pas mal d’oppositions au sein de la Commission, on me disait que c’était du gaspillage et qu’il fallait faire une évaluation d’impact. C’est grâce à cela que j’ai pu convaincre. Et nous avons prouvé que c’était nécessaire parce qu’on est passé de 6-7 pays (Irlande, Allemagne, Danemark, Grande-Bretagne, Belgique, France) avec des démarches très locales souvent, à 25 pays, avec une forte participation des nouveaux Etats membres. Maintenant nous avons montré le leadership, on a pris l’initiative et montré la direction. ça, c’est une grande satisfaction.

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