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CLOTILDE JACOULOT, PRIMEUR À MORTEAU ET MOF 2011
« Je sais que je ne suis pas primeur par hasard »

Depuis de nombreuses années, Clotilde Jacoulot mène de front sa vie professionnelle contraignante et sa vie personnelle. Elle avoue avoir trouvé le juste équilibre.

Depuis 2011, la ville de Morteau, dans le Doubs, peut s'enorgueillir d'accueillir une des premières MOF, catégorie Primeurs : Clotilde Jacoulot. Son parcours est bien connu. Un grand père vendeur de pommes de terre, un père détaillant en f&l (cf. fld magazine du 10 avril 2013), une véritable affaire de famille donc. La société Jacoulot Primeurs est, depuis 2008, entre les mains de Clotilde qui mène la barque avec l'appui de son mari et d'une équipe de quatorze personnes. Et même si celle-ci ne s'imaginait certainement pas devenir primeur avant ce matin où, accompagnant son père aux achats au marché de gros de Lyon, elle a passé le pas. Elle a abandonné un parcours vers l'enseignement, pour lequel elle reconnaît ne pas avoir eu de vraie appétence. Derrière la carrière néanmoins, il ne faut pas oublier une femme, plongée dans un univers où la gente masculine demeure encore prédominante.

Connue comme le loup blanc

Chaque mercredi, Clotilde Jacoulot se rend sur le marché de gros de Lyon-Corbas. Etre une acheteuse depuis quinze ans lui permet d'entretenir une relation forte avec les grossistes lyonnais. Mais s'imposer dans un monde très masculin comme celui des marchés de gros, ne s'est pas fait en claquant du doigt. « Cela a été très dur au début, reconnaît-elle. La chance que j'ai pu avoir, c'est de connaître des collègues de mon père. Malgré tout, au début, on s'est un peu moqué de moi, je n'ai peut-être pas négocié le meilleur prix à l'époque mais, en fin de compte, j'ai fait comprendre que je n'étais pas là pour m'amuser, que j'étais là pour rester. Et puis les grossistes de Lyon ont aussi été témoins de mon évolution personnelle – mon mariage, mes grossesses –, ce qui finalement a permis de développer un vrai respect dans les deux sens. »

En fin de compte, après les persiflages du début, la relation a fini par s'établir. Et cela tient aussi au fait que Clotilde Jacoulot est une cliente importante pour les professionnels du marché, qui fait du volume, a une réputation d'exigence et un bon sens des affaires, entendons par là qu'elle sait négocier l'euro de différence : « Ce n'est finalement pas une question de genre. Aujourd'hui, sur le marché de Lyon-Corbas, je suis une des plus anciennes acheteuses. Le marché, c'est un peu comme une autre famille. »

Un juste équilibre

Mener de front une vie professionnelle contraignante et une vie personnelle pourrait paraître mission impossible à certains. Mais, de son aveu même, Clotilde Jacoulot a réussi à trouver un vrai équilibre entre les deux parties. « Je suis mère de deux enfants, 8 et 12 ans, et je suis le mercredi, jour des enfants, sur le marché de Lyon-Corbas. Mais l'équilibre se fait bien, grâce à mon mari. Et puis dernièrement, France 3 Région a consacré un reportage à Morteau en indiquant que la ville comptait un MOF. Je pense que mes enfants ont compris ma “non-présence” quelquefois et que le travail expliquait cette absence. »

En fin de compte, qu'elle est la différence fondamentale entre un primeur et “une” primeur ? « Je sais que je ne suis pas là par hasard, martèle Clotilde Jacoulot, que c'est un métier que j'ai choisi. Alors, cela peut donner parfois un petit côté extrémiste, mais une femme travaillant dans le monde des primeurs est certainement plus assurée d'être à la bonne place que certains confrères masculins. »

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