Olea & Co - Pays émergents
Japon et Inde, des marchés en devenir
Dans sa veille des marchés, le Comité oléicole international (COI) a analysé les flux commerciaux avec le Japon et l’Inde pour l’huile d’olive et l’huile de grignon.
A la fin de la campagne 2011-2012, le Japon a importé 4 551 t d’huile d’olive et d’huile de grignon, soit 23 % de plus que l’année précédente. Le développement du commerce de l’huile d’olive vers le Japon date seulement des années 80. De 1980 à 1992, la progression a été laborieuse avec moins de 5 000 t importées puis a connu une progression fulgurante à partir de 1995 où les tonnages sont passés de 10 000 t à près de 35 000 t. Résultat incontestable des efforts promotionnels et de découverte du produit engagés par le COI. Et dont les conséquences perdurent, qui supposent une entrée en consommation dynamique au Japon puisque les importations continuent de progresser : 31 961 t en 2006-2007 et donc 45 571 t en 2011-2012.
Le commerce profite essentiellement aux pays producteurs européens
L’Italie se taille la part du lion avec 51 % des volumes, soit 23 267 t. Elle est suivie de l’Espagne (43 % à 19 502 t), de la Turquie (4 % à 1 841 t) et de la Grèce (1 % à 505 t). Le 1 % restant s’émiettant entre les pays de l’Union européenne, les Etats-Unis, l’Amérique Latine, l’Australie ou encore la Tunisie et Israël. Il est à noter par ailleurs qu’entre 2006-2007 et 2011-2012 l’Espagne a augmenté ses parts de marché en volumes de 7 points (36 %/43 %) incontestablement au détriment de l’Italie qui perd 4 points. Quant à la France, sa performance est modeste et en recul à 57 t contre par exemple 107 t en 2006-2007 et 597 t en 2007-2008.
Si l’on considère les catégories d’huiles écoulées sur le marché nippon, il apparaît que c’est l’huile d’olive extra-vierge qui a le plus progressé. En dix ans, la consommation est passée de 16 000 t à 30 000 t, soit 67 % des volumes. En revanche l’huile d’olive plus standard stagne (28 %), voire régresse légèrement et reste sous la barre des 15 000 t. Quant à l’huile de grignon, même au meilleur de sa forme, elle ne parvient pas à franchir la barre des 5 000 t. Ce qui pourrait signifier que les Japonais sont de plus en plus érudits, gourmands et amateurs en matière d’huile d’olive. Un postulat qui n’est pas démenti par la nouvelle progression des importations d’huile d’olive. Entre octobre 2012 et février 2013, elles se sont accrues de 23 % par rapport à la même période de l’année antérieure.
En Inde, le challenge sera de faire entrer l’huile d’olive en consommation
Aux yeux des Indiens, l’huile d’olive est un cosmétique qui leur sert à s’oindre le corps ou les cheveux. En même temps, le pays tente de développer sa production, guidé par des consultants européens ou américains pour l’installation de vergers modernes et plus intensifs que les vergers indigènes existants. Bien que les volumes importés par l’Inde soient encore peu importants, leur progression est remarquable. En 2011-2012, ils ont atteint 9 400 t (+ 74 % par rapport à 2010-2011) alors qu’ils n’étaient que de 5 392 t en 2010-2011 et de 1 485 t en 2006-2007. La tendance s’est confirmée dans les derniers mois (octobre 2012/février 2013) puisque l’Inde a importé 48 % de plus que sur la même période 2011-2012. La quasi-totalité des huiles (92 %) provient du continent européen. L’Espagne en fournit 52 % (5 406 t) et l’Italie 32 % (3 007 t). Le Portugal se place en troisième ligne avec 113 t (1 %). La France est loin derrière avec 15,9 t, distancée par l’Autriche (20 t), le Royaume-Uni (16 t), la Suède (29 t), des pays bien connus pour la compétitivité et la qualité de leur production d’huile d’olive. L’Inde s’approvisionne également en Chine (le plus gros fournisseur “reste du monde”), en Egypte, en Syrie, en Turquie ou encore… au Japon ! La plus grande partie des importations est constituée d’huile d’olive standard alors que la catégorie des huiles extra-vierges ne réalise que 18 %. Enfin, le marché des huiles de grignon progresse à 9 % des volumes.