Marché de la poire
Interpera s’ouvre au monde
Le premier Congrès international de la poire s’est tenu les 22 et 23 mai derniers. Compte rendu de ces deux jours où plusieurs intervenants ont expliqué leurs points de vue.
Au cœur du verger catalan à quelques encablures de Lleida, capitale du fruit de Catalogne, l’Areflh et Catalonia Qualitat avaient organisé la semaine dernière le premier Congrès international de la poire. Si la première journée fut consacrée à la recherche de nouvelles techniques de cultures ou encore de nouvelles variétés, le deuxième jour était organisé autour de l’économie de marché de ce fruit emblématique. Au programme, une revue de la production européenne, un éclairage sur la production d’hémisphère Sud et enfin la mise en avant des spécificités du marché russe.
Intervenants espagnols, italiens, portugais, hollandais, belges, français et même argentins avaient fait le déplacement pour apporter leur lumière sur les techniques de cultures ou encore les spécificités de marché de chaque pays. « La situation de la consommation de ce fruit est en baisse progressive, a clamé ainsi Luciano Trentini, le président du collège des producteurs de l’Areflh. Nous avons ici un marché mûr, aussi est-il utile de s’interroger sur la nécessité de chercher de nouvelles variétés alors que nous n’avons peut-être pas tout fait pour que les consommateurs connaissent celles qui existent déjà. » L’éternel débat sur l’arrivée sur les étals de fruits à maturité a en effet refait surface.
En Europe, en 2007, la production avoisine les 2,4 millions de tonnes. L’Italie domine la production (36 % des volumes) en particulier avec l’Abate Fetel (300 000 t), sa spécialité. Suivent ensuite les pays du Nord – Pays-Bas et Belgique –, qui ont tout misé sur la Conférence, souvent au détriment de vergers de pommes considérés comme moins rentables. Des poires qu’ils destinent surtout au marché russe.
La France affiche, quant à elle, un tableau plus contrasté, avec des volumes plus restreints (de l’ordre de 220 000 t), mais contrairement à d’autres son offre variétale est beaucoup plus large.
Quant aux prévisions, l’Espagne annonce quelques problèmes de floraison et de nouaison. En Italie, il faudra compter avec les arrachages d’Ercolini et de Guyot. En France, malgré une chute des volumes ces dernières années, la saison s’annonce bonne. Quant au Portugal, des plantations de Pera Rocha ont eu lieu en ce début d’année et sont prévues en 2009, ce qui devrait entraîner une forte hausse des volumes aux alentours de 2012.
Pour l’heure, il reste primordial de travailler sur le stade de conservation. « En Belgique, nous avons vu le nombre d’exploitations diminuer et pourtant, nous avons autant de volumes disponibles. Tout cela est lié au travail important effectué autour des frigos en utilisant les innovations. » Enfin, il reste persuadé que le marché aujourd’hui attend davantage de produits du terroir, de qualité bien sûr et se tenant bien à la conservation.