Distribution
Intermarché et Leclerc quittent la galaxie FCD
Associés à la FCD depuis deux ans, Intermarché et Leclerc ont annoncé leur départ de la Fédération du commerce français, alors que pointe à l’horizon la future loi de modernisation.
Jeudi dernier, Intermarché et Leclerc ont, coup sur coup, annoncé ne plus vouloir siéger au sein de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), ouvrant une crise interne dans la représentation de la distribution française. Les raisons invoquées porteraient sur des divergences de vue profondes sur des dossiers comme l’ouverture dominicale et la loi d’implantation commerciale. Intermarché mets en avant les spécificités du groupe, composé de propriétaires indépendants, qui « ne se retrouvaient pas nécessairement prises en compte dans les échanges (que le groupe pouvait) avoir avec les membres de la FCD, essentiellement composée de distributeurs intégrés. » Michel-Edouard Leclerc a déclaré à l’AFP ne pas être intéressé par le dossier de l’ouverture le dimanche, et être en faveur d’une réforme radicale de la loi Raffarin, « mais ce n’est pas l’avis des groupes intégrés ». Il a aussi souligné le ralliement tardif de Jérôme Bédier, président de la FCD, sur la négociabilité des tarifs, même si ce dernier a réussi à convaincre les autres distributeurs de la fédération.
La FCD n’est pas restée muette face à la situation. Dans un communiqué, elle précise que « Leclerc et Intermarché n’ont jamais adhéré à la fédération » mais qu’ils bénéficiaient du statut provisoire d’associé. Elle précise qu’invitées en février à devenir membre à partir entières, les deux enseignes avaient refusé, au contraire de Système U, l’autre et désormais unique distributeur indépendant à la FCD. Sur le fond, Jérôme Bédier a réfuté les problèmes de “divergences stratégiques” et la fédération souligne qu’ « il y a un temps pour jouer “perso” la promotion de son enseigne et un temps pour participer au débat collectif dans un souci d’intérêt général. »
Cette double sortie intervient à un moment délicat pour les distributeurs français. Le projet de loi de modernisation est attendu au Parlement au mois de mai et les fournisseurs de l’agroalimentaire se sont déjà déclarés opposés à toute modification, ouvrant un cycle de discussions pour le moins “serrées”.