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Interfel, Oniflhor : la filière en pleine turbulence

Gel des crédits, doutes sur la politique budgétaire appliquée, plan de repositionnement de l’interprofession non assuré..., la filière doute et se pose des questions.

Ce n’est pas encore de cette semaine que sortira la lumière. La filière a connu des convulsions dont elle a le secret.

Mardi, on apprenait que Gilles Vignaud refusait la mission que souhaitait lui confier Denis Onfroy (voir plus loin). Mardi soir, le conseil de direction de l’Oniflhor s’est déroulé dans une ambiance morose. Le ministère de l’Agriculture venait d’annoncer un gel de crédit d’un montant de 14 millions d’euros. Une décision que les professionnels n’arrivent pas à comprendre. Elle est prise quelques mois après qu’Hervé Gaymard ait annoncé, à la tribune du congrès de la FNPL à Nantes, sa décision d’abonder les crédits de l’Office de 10 millions d’euros en 2005. “A quoi cela sert d’abonder le budget si c’est pour geler les fonds ainsi débloqués”, se demandent en substance les professionnels. Cette décision arrive par ailleurs alors que les productions s’enfoncent les unes après les autres dans le marasme, sinon dans la crise. Elle est prise enfin alors que, par ailleurs, le gouvernement ne cesse de mettre en avant ses préoccupations de santé publique et de création d’emplois. Le rectificatif budgétaire n’a donc été voté qu’avec les seules voix de l’administration, les représentants des professionnels ayant voté contre ou s’étant abstenus. Ils ont par ailleurs chargé Jean Sales, président du conseil de direction fruits et légumes de l’Office, d’écrire au ministre pour lui faire part de leurs interrogations quant à cette politique budgétaire vis-à-vis de la filière fruits et légumes. De son côté, le directeur de l’Office, Philippe de Guesnin, a expliqué comment le gel de 14 millions d’euros allait être ventilé dans les différentes lignes du budget de l’Oniflhor : le budget publi-promotion va passer de 9 à 8 millions d’euros, on va utiliser la possibilité d’utiliser de l’argent communautaire pour les serres ce qui permettra de geler une partie des fonds prévus à cet effet, la ligne contrats de plan est amputée de 25 %, et le reste du gel sera opéré sur la ligne investissement.

Le plan de repositionnement n’est pas appliqué

Autre déconvenue pour la filière : l’assemblée générale d’Interfel, qui se tenait mercredi. On se souvient que l’ensemble des organisations professionnelles adhérentes à Interfel avait été reçu, le 15 juin, par le ministre de l’Agriculture. Le plan de repositionnement de l’Interprofession avait été validé par tout le monde, et Denis Onfroy, président d’Interfel, avait demandé à son vice-président, Gilles Vignaud, président de l’UNFD, d’assurer la mise en œuvre de ce plan d’action. On apprenait donc mardi que Gilles Vignaud ne pouvait assurer cette mission. Mercredi, l’assemblée générale démarre sans la présence des représentants des familles du commerce de détail (FCD et UNFD).

Denis Onfroy procède à la lecture d’un courrier signé par Jérôme Bédier et Gilles Vignaud. Les deux présidents confirment que l’UNFD ne peut “assumer la mise en œuvre du plan d’actions” et demandent de confier ce mandat au président de Fedecom. L’UNFD et la FCD rappellent par ailleurs qu’elles conditionnent “leur retour dans l’interprofession à la mise en œuvre d’une stratégie de filière avec les acteurs économiques”. Surprise pour une partie des assistants à l’assemblée générale qui pensait que le dossier était bouclé depuis l’entrevue avec Dominique Bussereau une semaine plus tôt. Surprise notamment des représentants de la production (FNPF et FNPL) qui ont le sentiment d’être mis sur la touche.

Christian Pauleau et Angélique Delahaye écrivent à leur tour à Denis Onfroy, une lettre lue à la fin de l’assemblée générale. “Les entreprises de production […] sont des acteurs économiques de cette filière […] au même titre que les détaillants et les enseignes de la grande distribution”, écrivent-ils. “C’est pourquoi la FNPF et la FNPL entendent bien prendre part à la mise en œuvre du plan de l’interprofession”. Bref, pas question de travailler sans la production.

La filière semble jouer au petit jeu du “deux pas en avant, trois pas en arrière”, un jeu dangereux quand le précipice n’est pas loin. Les présidents des familles professionnelles doivent se retrouver en séminaire très rapidement, et avant le 21 juillet, date de leur prochain rendez-vous avec le ministre.

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