Assurer le financement du CTIFL
Interfel et CTIFL se rapprochent
Alors que l'Etat doit faire des économies, certains anticipent. Sachant pertinemment que des coupes budgétaires auront lieu, le CTIFL et Interfel ont décidé de se rapprocher.
« Ce n'est pas une fusion ! », se défendent les deux présidents Bruno Dupont (Interfel) et Henri Pluvinage (CTIFL) après l'annonce de leur rapprochement la semaine dernière. « C'est le support de financement qui change, ajoute Henri Pluvinage. Et c'est l'opportunité pour les deux présidents du CTIFL et d'Interfel d'officialiser des relations fortes entamées depuis déjà plusieurs mois. » Les deux organismes ont décidé de remédier de concert à ce qui doit se décider dans la prochaine loi de Finances (mise au vote le 30 septembre), c'est-à-dire la suppression de la Taxe fiscale affectée (TFA) représentant un budget total de 17 M€ sur le budget de 24 M€ pour le CTIFL. Aussi, Interfel et le CTIFL soulignent que « la décision des Pouvoirs publics de plafonner les recettes de la Taxe fiscale affectée du CTIFL retire à la profession le bénéfice de son investissement financier collectif dans la recherche et le développement. » Le CTIFL et Interfel ont demandé à leurs directeurs d'étudier la mise en place d'un mécanisme financier via l'évolution de la CVO (Cotisation volontaire obligatoire) permettant à Interfel d'assurer le financement du CTIFL à terme, car seules les interprofessions sont habilitées à lever la CVO. « C'est une révolution dans le secteur, indique Bruno Dupont. C'était dans l'air depuis plus d'un an, et nous étions une exception par rapport à toutes les interprofessions. L'objet de ce rapprochement est de renforcer la place du secteur des fruits et légumes auprès des institutions. Et pourquoi pas, à terme, créer une véritable “Maison des fruits et légumes” ? » Aussi, pour Interfel cette annonce va dans le bon sens même si ce changement est demandé par l'Etat. Au CTIFL, on est un peu amer face aux décisions du gouvernement.
Les directeurs d'Interfel et du CTIFL auront pour mission d'assurer, à terme, le financement du CTIFL.
« On ne sent pas réellement une logique de construction pérenne. Déjà, la TFA était plafonnée depuis 2013, pour 2015, notre budget est réduit de 50 % et pour 2016 c'est 0, note Henri Pluvinage. Aussi nous avons décidé d'anticiper. On ne veut pas tergiverser, car de mémoire, on n'a jamais vu le secteur des f&l être mieux aidé que d'autres secteurs ! » Et d'ajouter, « on ne peut pas vivre sans financement collectif ». A plus long terme, ce rapprochement pour des raisons financières pourrait officialiser des relations solides qui existent déjà entre les deux organismes. En parallèle, Bruno Dupont et Henri Pluvinage demandent aux Pouvoirs publics de tout mettre en œuvre pour accompagner cette révolution alors que la filière est dans une passe économique difficile. Et l'occasion pour la filière peut-être d'avoir une lisibilité et une crédibilité renforcée auprès de tous, Etat comme opérateurs. Un conseil d'administration d'Interfel est prévu cette semaine à propos du financement du CTIFL. A suivre donc.