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Interdiction du métam-sodium : les réactions de la filière

700 tonnes de métam-sodium sont utilisées chaque année en France, notamment en culture de mâche.
© CDDM

La fin du métam-sodium est annoncée. L’Anses vient de notifier aux industriels son intention de retirer l’ensemble des autorisations de mise sur le marché pour les produits à base de cette molécule, utilisés pour désinfecter les sols en cultures maraîchères et horticulture. Suite à l’approbation de la substance active au niveau européen, l'agence nationale a réexaminé l’ensemble des autorisations de mise sur le marché des produits contenant du métam-sodium en France. « Après réévaluation, l’Anses conclut que l’ensemble de ces usages représente un risque pour la santé humaine et l’environnement », déclare-t-elle dans un communiqué, lundi 5 novembre. Cette annonce fait suite à plusieurs cas d'intoxication dans le Maine-et-Loire et à la suspension provisoire de l'utilisation du métam-sodium par le gouvernement. Vendredi 26 octobre, la Fédération des maraîchers nantais et le CDDM alertaient sur le fait que la production de légumes et notamment de mâche allait diminuer en Loire-Atlantique, faute de pouvoir désinfecter les parcelles.

« Des conséquences assez lourdes » selon Jacques Rouchaussé

Agrafil, le quotidien agro-économique, a recueilli les réactions des syndicats et acteurs de la filière. Cette annonce « aura des conséquences assez lourdes », prévient Jacques Rouchaussé, président de Légumes de France. À l’heure actuelle, la seule méthode de substitution à cette molécule servant à la désinfection des sols en maraîchage est « la désinfection à la vapeur ». « Mais la machine à vapeur fonctionne avec du fioul, et a un impact carbone beaucoup plus important » et un coût bien supérieur, juge-t-il. Il estime nécessaire « un accompagnement financier » notamment pour les plus grandes surfaces. « Toute interdiction [de phytos], pour nous, est à saluer », juge pour sa part Emmanuel Aze, représentant de la commission fruits et légumes de la Confédération Paysanne. « Mais il ne s’agit pas de sortir des pesticides en sortant de l’agriculture », notamment par « des interdictions sèches sans accompagnement économique et sans une politique commerciale » allant de pair avec le retrait des phytos, notamment par la mise en place de prix minimum d’entrée sur le territoire. « Nous sommes probablement dans un cas où il est possible d’activer une clause de sauvegarde au niveau européen », estime-t-il par ailleurs en faisant le comparatif avec l’interdiction du diméthoate.

« Une décision couperet » pour les Maraîchers nantais

La Fédération des maraîchers nantais s’inquiète dans un communiqué de presse du 5 novembre « d’une décision couperet qui mettrait gravement en péril la filière », après l’annonce par l’Anses du retrait des autorisations de mise sur le marché des produits phytosanitaires à base de métam-sodium. La Fédération, qui regroupe 200 entreprises de production de légumes du bassin nantais, demande « en urgence un rendez-vous avec l’Anses ». Les maraîchers nantais précisent n’avoir été « ni informés ni consultés » avant l’annonce de l’Anses et souhaitent que « leur expertise sur le sujet soit entendue ». « Le métam-sodium constitue à ce jour l’une des meilleures solutions techniques lorsqu’il est mis en œuvre dans les conditions adaptées et régies par arrêté préfectoral », estiment-ils également, rappelant que la substance « n’est pas utilisée sur les cultures […] mais sur sol nu ». Ils proposent « d’aligner les dispositions françaises sur celles encadrant l’utilisation du métam sodium dans plusieurs autres pays de l’Union européenne ».

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