Inra : petit bilan des études fruits et légumes
Afin d’optimiser les qualités nutritionnelles, organoleptiques et sanitaires des aliments, notamment des fruits et légumes, l’Inra poursuit de nombreux programmes de recherche. La présentation du stand de l’Inra au prochain Salon international de l’agriculture a été l’occasion mardi dernier d’un rapide bilan de ces travaux.
L’Inra s’est associé depuis quatre ans au CTIFL pour étudier la production fruitière intégrée. Cette approche de l’agriculture, encore mal connue, se situe entre le bio et le raisonné et utilise des techniques alternatives, comme la lutte biologique sans pour autant abandonner les méthodes chimiques, lorsque celles-ci ne posent pas de problème pour la santé et l’environnement. Afin de promouvoir ces méthodes, l’Inra et le CTIFL ont travaillé de concert à mettre au point et proposer dans les semaines à venir un logiciel permettant de cibler les doses d’application de pesticides et d’azote. Cet outil est destiné à permettre aux arboriculteurs de faire leurs propres évaluations et d’en déduire eux-mêmes les réajustements de doses. En projet, également, un verger virtuel qui autoriserait des simulations diverses pour mettre en situation les arbres, dans un type d’environnement précis avec une espèce de ravageur donnée… Et ainsi en mesurer les conséquences pour identifier plus rapidement des solutions efficaces.
Mettre en relation production, goût et qualité
Un partenariat mené avec l’Inserm permet également à l’Inra de travailler sur le thème de la nutrition. Cette démarche commune a permis, entre autres, de corréler la qualité nutritionnelle d’un produit à son environnement et à ses méthodes culturales. Par exemple, dans une tomate, le taux de vitamine C peut varier d’un facteur 10 selon la variété, mais également selon le stade de récolte ou l’intensité de la lumière.
Au chapitre des études de produit, on peut citer le travail mené sur le chou-fleur dont le but est d’identifier et de corriger, par des comparaisons moléculaires et variétales, les facteurs provoquant la désaffection des consommateurs : odeur à la cuisson, amertume, et goût de chou trop prononcé. Ce projet est en cours avec la société BBV (Bretagne Biotechnologie Végétale).
Enfin la pêche, 2e espèce fruitière française, intéresse l’Inra, qui cherche à bien cerner ce qui détermine, au cours de sa production, sa future composition et donc sa qualité. Une qualité souvent critiquée par le consommateur. Ces travaux ont montré sans équivoque que les plus grosses pêches étaient les meilleures, et que les éléments gustatifs contenus dans un fruit étaient liés à la croissance de celui-ci. Le sucre, environ 50 % du poids sec du fruit, s’accumule surtout durant le dernier mois, d’autant plus fortement que la croissance du fruit est importante. L’apport en eau, qui véhicule la sève, joue également un rôle déterminant pour obtenir une pêche riche en arômes, en sucres… en bref, gustativement satisfaisante.