Import : zone de turbulences
Le marché traverse une période délicate. Cela accentue la pression sur les fruits d’Hémisphère Sud. Les origines de la zone dollar restent très favorisées.
Le secteur traverse un passage à vide qui est amplifié par les congés. Seuls les produits déficitaires comme les agrumes et les légumes permettent de réchauffer les transactions. En orange, l’Egypte ne va pas compenser le déficit attendu en Espagne. Au Maroc, le pourcentage de fruits de calibre 7 et 8 atteint un record avec 60 % de l’offre.
En fruits d’Hémisphère Sud, la progression de l’offre oblige à gérer la pression baissière. Cette dernière est maximale en poire William’s dont le fragile équilibre entre l’offre et la demande est mis à mal. Les arrivages en provenance d’Argentine sont importants, surtout en Russie où le manque de capacité de stockage oblige à vendre au mieux. En Europe de l’Ouest, les achats d’opportunité portent sur des volumes plus réduits et les grands opérateurs tentent de se cadrer sur un prix de croisière.
Sur le front des marchés en phase critique, la prune figure en bonne place. L’Afrique du Sud est en pleine saison jusqu’à début mars avec une offre attractive sur le plan variétal. Le couple Laetitia-Songold est attractif. Mais le Chili monte en puissance avec notamment Friar puis Larry Ann. En Grande-Bretagne, Asda propose maintenant ce fruit en barquette de 750 g au lieu de 500 g. Le prix de vente est de 1,40 E. La guerre des prix est relevée par Tesco qui élargit son offre de fruits et légumes vendus à marge réduite pour inciter les consommateurs à manger plus sainement !
Les parités monétaires continuent de jouer en faveur des fournisseurs de la zone dollar. Cette contrainte touche aussi les exportations de pomme. A la fin du mois de janvier 2005, le cumul des ventes de la France par voie maritime n’atteint que 25 000 t contre 50 000 t en année normale. Seul le Moyen-Orient résiste avec 18 500 t. C’est plus que lors de la campagne précédente, très déficitaire, et durant laquelle ces pays ont acheté 16 300 t. Mais c’est moins qu’en 2000-2001 lorsque les ventes dépassaient 30 000 t. Les monnaies de ces pays sont indexées sur le dollar, tout comme le Yuan chinois. Par ailleurs, le marché algérien reste actif, ce qui a permis d’écouler environ 50 000 t de Golden et Red Delicious de qualité secondaire conditionnées en caisse bois ou même en vrac.
La faible consommation a accéléré la chute des prix de la fraise. Les exportateurs marocains se tournent vers d’autres destinations et la surgélation. Les tonnages se stabilisent en Espagne.
La Russie a confirmé la réouverture de sa frontière aux fruits et légumes ayant pour origine ou transitant par la Hollande et l’Allemagne à compter du 1er mars. Les autorités russes ont aussi demandé la mise en place d’un certificat sanitaire européen unique à compter du 1er avril. Malgré les prix élevés, le marché russe reste acheteur en légumes d’Espagne, surtout en aubergine et poivron. Les prix du poivron ont aussi flambé en Israël. Par ailleurs, le commerce avec la Turquie (tomate) est perturbé par des problèmes de transport liés à la neige.