Import : premiers dérapages

Les écarts de prix se creusent en fruits d’hémisphère Sud. Les plus grands dérapages concernent la poire William’s d’Argentine. De gros lots de fruits tournants sont bradés entre 0,25 et 0,40 €. Ce déstockage dans l’urgence précède la destruction. La plupart des autres variétés échappent au marasme propre à la William’s. L’Abate Fetel et la Comice du Chili débutent sur des bases élevées.

En pomme Gala, certains opérateurs tentent aussi de reconquérir des parts de marché en baissant dangereusement les prix, même sur l’origine Chili. Ces opérations ponctuelles sont dangereuses avant l’arrivée des tout premiers lots de Nouvelle-Zélande cette semaine. Le Brésil ne fait pression qu’en petits calibres.

En prune noire, la campagne de Laetitia d’Afrique du Sud se poursuit jusqu’à la mi-avril. Les lots stockés en frigo devraient avoir échappé aux problèmes de qualité liés au pourrissement interne (“coupe noire”) qui ont pesé sur les transactions.

En période de contre-saison, le transfert de la demande en faveur de la nectarine, au détriment des pêches, est encore plus rapide qu’en pleine saison. La saison du Chili se terminera vers le 10-15 avril, avec des prix fermes. Celle de pêche se prolongera jusqu’à la fin avril dans une ambiance moins porteuse.

Etalement de l’offre de fraise

En Espagne, la framboise va rester rare jusqu’à début avril. Avec 700 t par jour (dont la moitié du Maroc), l’offre de fraise n’atteint pas encore son rythme de pleine saison. En Espagne, un rattrapage devrait se faire en avril. Néanmoins, il faut tenir compte de l’évolution variétale qui contribue à élargir le calendrier de récolte. Ainsi, la récolte de la variété Candonga débute sur la première fleur. Cette variété a pour avantage d’être tardive, ce qui permet à l’Espagne de rester présente sur le marché jusqu’en juin. Le fruit est plus petit que Camarosa et sa chair est plus ferme. Sa qualité gustative est assez bonne et elle pèserait déjà 10 % des surfaces. En précoce, la Ventana a aussi progressé. Elle produit moins de fruits déformés que la Camarosa et ne doit pas être forcée pour ne pas être rétrogadée par les acheteurs. Dans le créneau du gustatif, la San Miguel tient la rampe, mais sa tenue faible la réserve aux conditionnements spéciaux.

Cette année, le secteur bénéficie aussi de l’ouverture de la première industrie de transformation. Basé à Lepe, Huelva Desarrollo Agrocola Sa (Hudasa) été inauguré en octobre 2004. L’investissement de 7,1 M€ a été financé par 19 sociétés. Ces dernières pourront apporter 20 000 t de fruits par an.

Haricot vert du Sénégal

Dans le Souss, la courgette et le haricot vert ont été les deux cultures les plus touchées par le gel. C’est en courgette que le rattrapage de la production a été plus le plus rapide. Le haricot vert reste assez cher. De ce fait, le Sénégal débute sa grosse campagne de printemps dans des conditions favorables. Par contre, cette origine faiblit assez vite en tomate cerise.