Import : pour éviter la surenchère...
LES PRIX ACTUELS sont source de désenchantement. Ce mois de juin est pourtant atypique et les récoltes de fruits d’été, qui avancent vite seront moins abondantes qu’anticipé.
LA BAISSE DES PRIX constitue actuellement la principale source d’inquiétude pour l’avenir. Pourtant, on risque de pêcher par excès de pessimisme. Certes, le retard des campagnes de melon et de fruits d’été en Espagne et la tardiveté du Bigarreau burlat sont autant de difficultés conjoncturelles. Elles aggravent le handicap structurel du mois de juin durant lequel l’offre se gonfle alors que les achats des consommateurs s’étoffent surtout pendant la période des vacances.
Les convulsions du marché ne doivent pourtant pas désarmer les énergies. D’autant plus que les derniers chiffres des panels montrent que les distributeurs qui ont choisi un positionnement qualitatif ont finalement cessé de perdre des parts de marché par rapport aux discounters de tous acabits.
Le pivot du calibre B en barquette
En abricot, de nombreux distributeurs étrangers ont mis en place des programmes d’achat jusqu’au 15 août. Mais rares sont ceux qui ont signé de tels engagements en pêche et nectarine de France ! Trois ou quatre enseignes anglaises, dont Asda, se sont toutefois engagées sur un volume global de 2 000 à 3 000 t de fruits haut de gamme mûrs à point. Elles réinventent donc le “rayon plaisir”, ou double rayon, un concept mis en place dans les années fastes qui n’a jamais décollé en Europe continentale.
Conserver un lien commercial suivi avec d’autres distributeurs européens est une toute autre paire de manche. La meilleure des stratégies consisterait à s’engager sur un prix fixe en barquette de calibre B (ou C pour l’Europe de l’Est !). Encore faut-il que les fournisseurs puissent tenir cette offre tout au long de la pleine saison tout en étant à même de proposer des lignes de fruits de haut de gamme homogènes.
Le cours européen du calibre B en barquette est actuellement difficile à cerner, il se situe entre 0,7 et 0,8 € (le SNM, Service des nouvelles des marchés est positionné logiquement bien au dessus !). Proposé pendant une période suffisamment longue, ce prix serait pourtant facteur de stabilisation du marché. Les distributeurs l’accepteraient d’autant plus volontiers qu’il existe un réel flou sur le vrai potentiel de la récolte européenne (-10% à Lerida, -15 % à Badajoz…).
En Emilie Romagne, les cours des petits calibres de pêche jaune sont déjà plombés par l’arrivée des variétés précoces. Cette surenchère à la baisse pour faire basculer les distributeurs de l’Espagne vers l’Italie… sans contrepartie !
La grande diversité des prix de l’abricot montre bien la grande diversité des goûts. Les lignes dites “huppées” d’Orangered, de Tomcot et des nouveaux hybrides ne portent toutefois que sur de faibles volumes !
Les tomates baissent, les poivrons résistent
Les prix de la tomate empiètent sur la zone rouge qui précède la fameuse “crise conjoncturelle”. Les écarts de prix sont très réduits d’une référence à l’autre. Aux Pays-Bas, la 57/67 décroche.
En revanche, la concentration de l’offre pour les aubergines et pour les poivrons a permis de contrecarrer la baisse, le vert étant le plus attractif (0,9 €) et le jaune flambe à 2,1€.