Import : les déficits ne dureront pas !
Les déficits et les problèmes de qualité accentuent les risques d’inflation. Il faut pourtant dynamiser le rayon avant les progressions d’offre du mois de juin.
Il est rare que des chutes de pluie bénéficient d’une telle médiatisation, même dans le climat sec du sud de l’Espagne ! Les précipitations de 40 mm (à Malaga) à 80 mm (à Grenade et Séville) n’ont pas détruit les cultures de la région ! Le secteur de Huelva, qui est le plus précoce, n’a pas été touché. A Séville, le retard de maturité par rapport à Huelva culmine à une semaine. La récolte entre aussi en phase de pleine saison à partir de cette fin de semaine. Murcie débute aussi sous la pluie. Celle-ci touchait également le secteur de Valence, ce qui a interrompu la récolte de Bigarreau en fin de semaine dernière.
Si elle se prolongeait, la pluie pourrait fragiliser la tenue des fruits et freiner les ventes. Actuellement, le taux de sucre est souvent trop bas (IR de 8 à 10) et le calibre moyen est plus faible, le C étant très dominant.
D’autre part, si la tenue est trop fragile, les commerçants ont aussi tendance à augmenter leurs marges dans un contexte déjà inflationniste du rayon depuis un mois. Cela pourrait détourner les premiers acheteurs et aggraver les risques de mévente à partir du mois de juin car la récolte de fruits d’été est abondante. Seule la prune est en déficit, sauf en variétés tardives.
Déjà, les problèmes de l’Espagne sont lisibles sur les cotations. A Saint Charles, les cotations de pêches et nectarines du Maroc sont très surestimées. Seuls les lots de haut de gamme de nectarine jaune atteignent 3,50 à 4 euros !
Melon en berne
A la fin du mois d’avril, il restait environ 10 % de la récolte européenne de kiwi en stock. Soit environ 40 000 t, ce qui correspond à un mois de vente. Les ventes sont bonnes et les prix sont à la hausse. Les arrivages du Chili sont moins abondants que prévus. Les ventes débutent cette semaine, la Nouvelle-Zélande entrant timidement sur le marché en semaine 20.
L’offre de melon va rester déficitaire au moins jusqu’au début du mois de juin. Comme l’an passé, le secteur de Marrakech est en situation de déficit. Les cultures précoces qui s’achèvent ont été peu productives. Les parcelles tardives sont également peu chargées mais le calibre est plus régulier. Actuellement, l’offre de charentais lisse est entre les mains de quelques opérateurs surtout présents dans le sud de l’Espagne et au nord du Maroc. En Espagne, les rendements seront plus faibles cette année.
Le déficit des salades et des légumes de printemps est assez sévère en Suisse, dans le sud de l’Allemagne et en Autriche. Comme en 2001, des parcelles ont été inondées en avril dernier, ce qui accentue le manque à cause des retards liés au froid. Dans le contexte de prix plus élevés, les quelques parcelles de laitues inondées dans le sud de l’Espagne sont très médiatisées !
Il en est de même des parcelles d’asperges vertes sur Grenade. Les prix de l’asperge sont restés très fermes car l’offre en Allemagne décolle tardivement par à-coup. La pleine saison des cultures sous plastique noir ne débute qu’en semaine 19 ou 20, en retard de quinze jours.
Il reste trois semaines d’arrivages en tomate cerise du Sénégal. Jusqu’alors, les tonnages sont restés abondants et la valorisation est meilleure qu’au cœur de l’hiver.