Import : légumes méditerranéens en berne
Les grands légumes du bassin méditerranéen ont connu leur plus mauvais début de campagne.
L’offre de raisin et de fruits à noyau d’hémisphère Sud reste assez modeste pour préserver le bon équilibre du marché. L’offre du Chili va décoller à partir du 15-20 février. Les fournisseurs d’Afrique du Sud tiennent bien les prix. Ils sont plus souples en prunes bleues ou noires pour ne pas prendre de retard avant le début de Laetitia fin février.
En Nouvelle-Zélande, la récolte exportable 2006 de pommes serait en recul de 14 % à seulement 15,5 millions de cartons, soit 280 000 t. On estime que 100 000 arbres ont été arrachés l’hiver dernier, soit l’équivalent de 2 millions de cartons. Le mix variétal évolue avec la baisse de 20 % de Braeburn à 5,6 millions de carton, loin de son pic de 2004 (8,3 millions de cartons). La prévision de Gala est la même qu’en Braeburn. Fuji progresserait de 10 % à 1,1 million de cartons et Jazz doublerait à 240 000 cartons.
Le nouveau consortium Prevar a annoncé l’édition de deux nouvelles variétés de poire baptisées Maxie et Crispie. Elles sont issues du programme de croisement entre les variétés de type européen avec celles de Chine. Le fruit est plus ferme et plus croquant que celui d’une poire traditionnelle.
Malgré la fermeture des marchés américain et canadien, les exportations de poires Ya ou Sue de Chine continuent leur progression. Elles atteignent 350 000 t en 2004.
Trop de second choix
En concombre, la période de contre plantation entraîne une baisse de l’offre au départ d’Alméria durant deux semaines avec des ruptures d’approvisionnement.
Des problèmes de qualité et de tenue affectent la gamme des légumes d’Espagne et du Maroc. Cet excédent d’offre se vend au mieux sur les marchés physiques et à Perpignan. Voire chez certains discounters qui s’obstinent à payer 20 % de moins que le prix du marché. C’est en poivron et en tomate que la proportion de second choix est importante. Aussi bien du fait de la météo que de l’arrivée de nouveaux producteurs inexpérimentés mais attirés par les prix élevés de l’an passé. Le tout est aggravé par le retard des ventes, donc des récoltes. La pression sur les prix reste forte sur ces deux articles. Les prix payés au producteur espagnol en tomate ronde n’atteignent que 8 à 10 centimes d’euros, soit trois fois moins que les prix de revient. Mais cette décrue des prix est aussi la conséquence d’une désaffection de la demande. La qualité des tomates rondes d’hiver déçoit. D’autre part, les grappes tendent à se banaliser. Cette situation accentue la fuite des consommateurs vers les cerises et les cocktails, voire vers d’autres produits comme les salades, dont la demande se diversifie.
Ainsi, en Italie, la gamme des Radicchio s’élargit : de nouveaux hybrides permettent d’étendre le calendrier de production qui atteint 200 jours en Chioggia (huit variétés). Chioggia représente 80 % de la production devant la Rosso Trevigiano. La consommation progresse car c’est un composant des salades prêtes à l’emploi.