Produits d'import
Il faut relancer la fraise d'Espagne !
Les fraises sont à des niveaux de prix de pleine saison. Les mises en avant peuvent débuter. Même avec une gamme variétale renouvelée, le consommateur sera difficile à reconquérir...

Depuis plusieurs semaines, les conditions climatiques restent exceptionnellement douces, surtout dans le Sud de l'Europe et au Maroc. En revanche, les excédents pluviométriques ne concernent que l'Europe de l'Ouest, la Grande-Bretagne étant particulièrement exposée. Les conséquences sur l'activité dans le secteur sont multiples. Ainsi, la précocité des fruits rouges ne se dément pas. En fraise, le groupe des variétés précoces et productives Sabrina, Splendor, Fortuna pèse plus de 70 % des surfaces. En deux ans, elles ont détrôné la Cama-rosa que les consommateurs boudaient de plus en plus. Il faut donc relancer la demande avec une offre encore plus précoce que prévu. Mais pas forcément du niveau qualitatif attendu. En effet, les températures élevées ne permettent pas toujours aux fruits de bien colorer. Les producteurs doivent aussi affronter d'autres nuisances. Ainsi, les étourneaux, qui sont dans un cycle haut, pullulent autour du parc de la Doñana et il faut les chasser dès le matin lors de l'ouverture des abris.
Prix bas et présence massive sont les seuls leviers qui permettent de reconquérir les consommateurs, la qualité gustative retrouvée contribuera à en fidéliser. Sauf ceux, de plus en plus nombreux, qui sont plus attirés par les autres petits fruits rouges, comme la framboise et la myrtille. Au Maroc et en Espagne, le gain de précocité est moins marqué qu'en fraise.
Le ver européen de la grappe est au ChiliEn myrtille, les exportations du Chili sont en net recul. Outre les conséquences du gel et de la grève à San Antonio, la détection de la présence d'Eudémis (Lobesia botrana) ou, plus vulgairement, ver européen de la grappe – European grapevine – a conduit les autorités américaines à mettre en place des procédures contraignantes. Les exportateurs chiliens préfèrent donc réduire le recours à la fumigation au bromure de méthyle, qui est devenu obligatoire au départ de certains secteurs, “à la température au champ”. Ce gaz toxique détruit la couche d'ozone : son usage est normalement interdit, sauf dérogation dans les procédures de quarantaine.
Dérive statistiqueLes ventes de raisin sont plutôt bonnes. Toute la gamme d'Afrique du Sud en bénéficie. Les prix sont plus fermes. Le suivi des tonnages exportés a été corrigé : à la fin de la semaine 4, le cumul toutes destinations baisse seulement de 5 % en un an et de 10 % par rapport aux années n-2 et n-3. Et il progresse même vers l'Europe du Nord ! Bref, on est loin des déclins de 33 à 50 % qui avaient été annoncés par erreur en semaine 2... Et largement repris par la presse et les négociants ! Les pertes des régions de pleine saison devraient être un peu supérieures à celles dans l'Orange River qui a terminé. Les transactions de vignobles reprennent : Dole vient d'annoncer l'achat une ferme de 600 ha plantés de 100 ha dans le Nord de l'Orange River, à Rekopane, à 25 km de Upington, en zone très précoce donc.