André Tondeur, président de Phalempin
« Il faut qu'on reprenne la main sur la formation du prix »
Le président de la coopérative du Nord prône plus que jamais l'existence d'un offreur par produit… et une seule facturation pour éviter tout faux pas avec la concurrence !
En pleine “annus horibilis” pour les légumes, la coopérative du Marché de Phalempin n'est pas restée les bras croisés. « Les difficultés du secteur ne nous ont pas empêchés d'avancer », explique le président André Tondeur à l'issue de l'Assemblée générale du 12 février. En témoignent les différents dossiers finalisés : l'obtention du Label rouge pour l'endive de terre, le développement de la gamme Bio, l'optimisation du fonctionnement des bureaux commerciaux dans le cadre de Perle du Nord ainsi que cet ambitieux projet “Légumes” qui doit regrouper la coopérative Sipenord et celle de Phalempin (cf. fld hebdo du 25 février 2015). Mais ce qui préoccupe par-dessus tout le président de la coopérative, c'est le gros dossier de la formation du prix. Le cadran (et l'Urame) n'y était pas parvenu provoquant les séismes que l'on connaît. Mais près de trente ans plus tard, André Tondeur voudrait voir aboutir un projet qui lui tient à cœur. « Il faut qu'on reprenne la main sur la formation du prix et pour cela, il faut concentrer le produit, a-t-il rappelé une nouvelle fois. Je me demande également comment les partisans des circuits courts font pour former leurs prix ? » André Tondeur sait bien que la question n'est pas différente dans les autres OP : « Celui qui fait le prix, c'est le client, et donc la GMS la plupart du temps », affirmait-il. La solution ? « Il faut un offreur par produit, une seule facturation pour ne pas se faire rattraper par l'Autorité de la concurrence. » André Tondeur sait que l'endive est « un produit béni » comparé aux autres légumes. « Nous sommes sur un produit où quatre-vingts producteurs commercialisent 80 % de la production nationale. Pourtant, cela fait quinze ans que je me bats, mais je n'ai toujours pas réussi », regrettait-il, tout en rappelant sa proposition de création d'un organisme de facturation unique qui puisse facturer indistinctement les prestations des indépendants et des coopératives. La Coopérative de Phalempin sait mieux que toutes les autres que « les mouvements de rapprochements et de coopération interstructures sont nécessaires et inéluctables ». André Tondeur le premier.