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Pommes de terre - Interview de Eric Fallou, président de la FN3PT
« Il faut maintenir la proportion de plants certifiés à 85 % »

Le plant est au cœur de l’avenir des filières pommes de terre. La France est reconnue de par le monde pour commercialiser un plant de qualité. Rencontre avec Eric Fallou, président de la FN3PT.

Fld : Quels sont les principaux enjeux qui attendent la filière française ?
Eric Fallou :
Nous devons avant tout maintenir notre qualité sanitaire. Notre pays est reconnu partout dans le monde pour la qualité de son plant, ses territoires de production et son savoir-faire. Le maintien de cette qualité sanitaire doit rester notre priorité. Nous devons nous en donner les moyens car le marché européen est devenu mature et le plant français doit viser d’autres destinations. Nous emblaverons cette année 17 500 ha, soit une hausse des surfaces de plus de 25 % par rapport à 2006. Cette performance résulte, non seulement des déplacements de surfaces de pays sanitairement moins bien lotis venus produire en France, mais aussi d’obtenteurs partis à la conquête de nouveaux marchés.

Fld : Le plant français avait une clientèle traditionnelle sur les pays du pourtour méditerranéen. Y a-t-il de nouveaux marchés émergents ?
E. F. :
Dès la fin 2011, nous avons commencé à vendre du plant en Libye, Iran et Irak ainsi qu’en Arabie Saoudite. Dans ce pays, les besoins sont immenses. Nous sommes passés en l’espace d’un an de 1 500 à 5 000 t de plants. Ce sont des pays possédant de très gros potentiels où nous avons des parts de marché à conquérir.

Fld : La loi sur la protection de l’obtention végétale a été signée en novembre 2011. Elle offre la possibilité aux producteurs de plants fermiers de pouvoir produire leurs semences. Comment allez-vous gérer cette situation ?
E. F. :
Il faut que nous maintenions la proportion de plants certifiés français à un niveau de 85 %, ne serait-ce que pour ne pas mettre notre création variétale en danger. La loi demande aux producteurs de plants fermiers de s’acquitter des droits d’obtention dans une proportion allant de 50 à 95 %. Le syndicat français des obtenteurs a demandé à la section pomme de terre du Gnis d’organiser une concertation avec les interprofessions pour définir le montant du droit d’obtenteur. Celle-ci a débuté le 21 mai.

Fld : En annonçant lors de sa dernière AG la signature d’un accord interprofessionnel sur la fécule, le GIPT n’avait-il pas déjà montré la voie ?
E. F. :
Ce que le GIPT a annoncé le 15 mars ne concernait qu’un accord signé entre un obtenteur [NdLR : Germicopa] et d’un industriel [NdLR : Roquette]. Nul doute que l’extension de cet accord à toutes les variétés féculières fera partie des discussions actuelles menées dans le cadre du Gnis.

Fld : Qui dit droit d’obtention, dit obligatoirement déclaration des surfaces emblavées. Où en est-on dans le choix de l’organisme qui regroupera l’ensemble des déclarations ?
E. F. :
La FN3PT estime que la Sicasov est la mieux placée pour collecter ces données et qu’il ne sert à rien de créer de nouveaux organismes pour une telle mission. En revanche, nous avons écrit au ministère de l’Agriculture pour demander l’élargissement de notre habilitation en matière d’analyses à d’autres secteurs de la pomme de terre que celui du plant. La DGAL nous a reconnu la compétence des laboratoires de nos trois EPR en matière de détection de nématodes. Nous devrions pouvoir proposer notre savoir-faire à d’autres familles de la pomme de terre.

Fld : Le ministère de l’Agriculture vient de labelliser l’Unité mixte technologique Inno-Plant pour cinq ans. Quel en sera l’impact ?
E. F. :
L’UMPT Inno-Plant est né de la volonté de la FN3PT et de l’Inra, en association avec le Gnis et l’ACVNPT (1), de renforcer leur collaboration au service de la compétitivité de la filière française du plant. Avec Inno-Plant, on veut aller plus loin que les seules problématiques techniques et aborder les notions de compétitivité économique. On veut aller plus loin que les seuls développements sanitaires et création variétale ! Sur ce point-là, l’apport du GNIS peut nous apporter des orientations intéressantes pour le développement de nos nouveaux marchés à l’exportation. C’est tout l’intérêt d’acquérir de nouvelles données sur des pays étrangers qui nous permettront d’orienter nos recherches un peu différemment qu’autrefois pour répondre encore mieux aux aspirations de ces nouveaux pays.

(1) L’ACVNPT regroupe les quatre obtenteurs français (les stations de recherche et création variétale des trois EPR ainsi que l’entreprise française Germicopa).

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