Rendez-vous SIPMM-Abricots
« Il faut arrêter de chercher de nouvelles variétés d'abricots »

« La finalité de l'abricot français, c'est le fruit de bouche. Il n'existe aucun verger en France d'abricot dédié exclusive-ment à la transformation », expliquent les coprésidents de la SIPMM Abricots, Sabine Alary et Vincent Faugier. Fort d'un calendrier variétal s'étalant de mai à août, la SIPMM essaye de mettre en avant les variétés qui se ressemblent pour aider à la segmentation dans les rayons de la grande distribution. Depuis trois ans, l'abricot français progresse à l'export. « C'est un moteur pour notre économie, la filière abricot est dynamique, explique Vincent Faugier. 2014 est une année record avec 170 000 t de production, on a changé de dimension. Et cela sans un développement fort des surfaces. » De son côté, Sabine Alary tempère : « La SIPMM est un acteur de la recherche variétale et expérimentale. L'enjeu des variétés, aujourd'hui, c'est d'arrêter de chercher de nouvelles variétés. Les opérateurs veulent quinze variétés, c'est le grand enjeu de la SIPMM. Demain, il faudra que la production réponde au marché. Nous avons un bel avenir. » A l'export, l'Allemagne est le premier pays, suivie par l'Italie. Des courants d'affaires existent aussi vers la Pologne, l'Autriche, les pays de l'Est et la Russie. Mais demain la SIPMM n'exclut pas de commercer avec le Canada et le Moyen-Orient. « Nous regardons les Espagnols. Ils arrivent à commercialiser leurs fruits dans l'hémisphère Sud. A nous de travailler sur la conservation du produit. L'offre abricot est loin d'être finie. On a encore un intérêt à déguster de l'abricot. » La grande inquiétude serait de rater le coche de la variété qui change tout. « A nous de segmenter l'offre et d'offrir le bon produit au bon moment, martèle encore Vincent Faugier. Il ne faut pas faire comme pour les pêches et nectarines et laisser partir la pêche plate. Il est important de créer des variétés qui soient double emploi. » Enfin la SIPMM tire la sonnette d'alarme. « Nous avons un problème de nuisible, c'est la Drosophila suzukii. C'est un enjeu sanitaire fort. »