Maroc
Idyl fait le pari des fruits à noyau et des agrumes
Après avoir beaucoup planté ces deux dernières années, en particulier en fruits à noyau et agrumes dans la région de Marrackech, le groupe Idyl consolide sa place de grand exportateur et se diversifie.
En un peu moins de cinq ans, Idyl a vécu une forte accélération de production grâce à son implantation à Dakhla et l’avenir devrait être tout aussi prolifique, car le groupe aborde 2009 avec de multiples projets en particulier en fruits à noyau et en agrumes. « Nous avons beaucoup planté ces deux dernières années en pêches-nectarines et petits agrumes de variété Afourer, que nous avons plantés du côté de Marrakech, indique Loïc Puech, attaché à la direction du groupe Idyl. Cette année, nous commençons à récolter et dans deux ans, nous aurons ainsi de gros volumes à proposer sur le marché. »
Pour l’heure, la tomate reste sans conteste le produit phare du groupe. La tomate ronde provenant essentiellement de la trentaine d’exploitations qu’il possède au Sud d’Agadir dans le Souss, tandis que les petits segments (gammes cerise et cocktail) sont tous cultivés à Dakhla. « Notre installation plus au Sud à Dakhla avait pour but initial d’améliorer notre production. Là-bas, c’est une heure de plus d’ensoleillement et une variation de température entre la nuit et le jour moins importante qu’ici à Agadir. Et l’utilisation d’une eau salée donne une vraie différence de saveur à notre gamme de tomates petits fruits (étiquetée Etoile du Sud). Aujourd’hui, en tomates, nous avons fortement segmenté notre offre cerise et cocktail et proposons même un nouveau packaging en tomate allongée. Quant à la production de melon, le climat de la péninsule donne des fruits plus colorés et plus sucrés. A ce titre, nous avons installé une toute nouvelle scanneuse dans la station Soprofel cette saison pour proposer sur le marché un melon à taux de sucre garanti. Notre positionnement plus au Sud permet aussi d’être présent sur le marché européen un mois avant le Souss et Marrakech et surtout plus d’un mois et demi avant l’Espagne et deux mois avant la France. »
En légumes, le groupe a stabilisé sa production de courgettes et développé le poivron jaune allongé, une variété spécifique dédiée aux marchés des pays de l’Est. En revanche, cette année, le haricot vert a été abandonné et les hectares ont été reconvertis en courgettes et poivrons.
Près de Marrakech, les vergers de fruits à noyau entreront bientôt en production
Tester de nouvelles productions fait donc partie d’une des grandes spécialités du groupe. Il y a quelques années, Idyl avait débuté la commercialisation de raisin de table. Si sa production perdure encore en précoces, les variétés tardives ont tout bonnement été arrêtées. Cette année, le groupe fait le pari des fruits à noyau, « la pêche-nectarine n’est pas vraiment une nouveauté, car cela fait 18 ans que nous la testons. La seule différence, c’est qu’aujourd’hui nous avons enfin trouvé la meilleure méthode pour la cultiver. On en a beaucoup planté dans la région de Marrakech et cela deviendra une grosse production chez nous d’ici deux ans. Nous allons d’ailleurs investir dans une nouvelle calibreuse spécifique pêche-nectarine d’ici le début de la saison, en mars. »
Plus encore, ce nouveau tournant dans l’histoire d’Idyl pousse le groupe à développer et modifier son outil de conditionnement et à réfléchir à de nouvelles formes de transport vers le continent européen. Sur le terrain, « nous serons bientôt à l’étroit dans nos deux stations de conditionnement du Souss, Rosaflor et Soprofel, explique Loïc Puech. Aussi, nous projetons de construire une nouvelle station sur les terres avoisinantes à la station Soprofel pour rassembler toute la préparation des commandes dans le Souss. »
Quant à la question du transport, « nous devons sortir du tout-camion. Cette campagne, deux armateurs proposent la desserte Port-Vendres en conteneurs depuis Agadir. Il s’agit des compagnies maritimes IMTC et CMA-CGM. Il nous faut en effet trouver de bons navires même vers l’Espagne. A ce sujet, nous bénéficions, depuis novembre, par le biais de la société Acciona, d’une ligne Agadir-Barcelone. Il s’agit d’un bateau qui part des Iles Canaries, qui fait escale à Agadir avant de remonter vers l’Espagne. Le seul bémol sur cette ligne Agadir-Barcelone, c’est son faible potentiel, car le navire est déjà chargé des productions canariennes. » Ainsi, le transport par bateau chez Idyl a représenté, en 2008, l’équivalent de 25 % de ses exportations.
Pour la traçabilité et les normes de qualité type GlobalGap pour les exploitations et BRC pour les stations de conditionnement, « nous avons un service dédié, explique Frédéric Viatge, directeur adjoint à la station Soprofel. A ce jour toutes nos fermes sont certifiées pour répondre aux exigences de l’ensemble de nos clients qu’ils soient Français, Russes, Britanniques, Suisses… Ainsi, nous fixons nos normes de qualité en fonction du pays aux demandes les plus restrictives et ce quelle que soit la production. Aujourd’hui les marchés allemand et suisse ont dépassé la part du marché hexagonal (40 % des exportations). Quant au melon, la production attendue ce printemps avoisinera les 7 000 t. »