Union européenne
Icop : quand les fonctionnaires européens expliquent leur action politique
La 6e conférence de l’Icop (International conférence of producer organisations) a rassemblé, les 15 et 16 novembre à Bruxelles, quelque 150 représentants des OP européennes de f&l.
A l’occasion de cette réunion, des hauts fonctionnaires de la Commission européenne sont venus livrer leur analyse sur le fonctionnement de l’organisation économique dans ce secteur. Herman Versteijlen, directeur “Economie des marchés agricoles et OCM unique” est revenu sur la crise E. Coli. Pour lui, « les aides exceptionnelles ont été utilisées dans les pays les mieux organisés, ce qui montre le rôle important des OP dans un contexte de crise. » Transmis à la France qui n’a réussi à recevoir que 1,6 M€ sur les 257 M€ débloqués ! Il indique par ailleurs qu’il « regrette » que ces aides exceptionnelles aient été étendues aux producteurs non-membres d’une OP « mais, ajoute-t-il, il n’était pas politiquement possible de faire autrement, notamment pour les nouveaux Etats membres (Roumanie...) dont le taux d’organisation est faible. » Rudy Van der Stapen est chef d’unité adjoint huile d’olive et produits horticoles. Il est revenu sur le projet de réforme de la Pac présenté le 7 octobre par Dacian Ciolos, Commissaire européen à l’Agriculture. Il a rappelé qu’« une nouvelle mesure est inscrite dans le volet développement rural de la Pac. D’un montant de 500 M€/an, cet outil de gestion des risques doit permettre de garantir un revenu au producteur en cas de fluctuation importante des prix. » Ses propos n’ont pas toujours permis aux participants d’y voir clair dans les intentions de la Commission surtout quand il a déclaré que le secteur des fruits et légumes « a un intérêt très net à augmenter son taux d’organisation » mais en ajoutant immédiatement que l’organisation devait veiller « à ne pas avoir une position dominante sur le marché ». Enfin, il a annoncé que le fonds supplémentaire de 250 M€ (cf. fld hebdo du 11 octobre) voté par le Parlement européen pour le secteur des f&l « faisait toujours discussion au sein du Conseil ». Dernier intervenant, Luc Balemans, chargé des audits des OP, a précisé ses choix en matière de reconnaissance des organisations de producteurs. « Il faut que l’OP et le programme opérationnel apportent une valeur ajoutée. L’OP doit renforcer le producteur et non pas le client. Si le principal acteur de l’OP, c’est le client, il ne faut pas accorder la reconnaissance. »