Nouveaux métiers
Hervé Michel, sélectionneur chez Vilmorin

Le métier du sélectionneur a beaucoup évolué ces dernières années. Il est devenu le chef d'orchestre d'une équipe aux multiples facettes. Les premiers spécialistes venus le seconder sont sans doute l'agronome pour la production et le pathologiste pour les maladies. Aujourd'hui, l'arrivée de méthodes et de matériels performants plus ou moins onéreux comme la chromatographie gazeuse ou liquide à haute performance offrent de grandes perspectives. Pour repérer des marqueurs, technique devenue pour les principales espèces le pilier de la sélection de par sa précision et son efficacité, six méthodes sont désormais disponibles.
Affaire d'expert, le sélectionneur délègue aujourd'hui les travaux de génétique pure au généticien. L'automatisation des procédures concourt lui aussi à la modernisation de la sélection. Jusqu'à très récemment, le relevé et la synthèse des caractéristiques des plantes, indispensables pour faire le lien avec la génétique, étaient un vrai casse-tête. C'est en passe d'être en partie résolu avec l'utilisation de l'imagerie. La firme peut ainsi mieux répondre aujourd'hui à la demande du consommateur comme pour le goût. Les entreprises s'équipent ainsi de laboratoires en biochimie et gravitent autour de ces métiers les services devenus indispensables comme l'informatique, les statistiques. L'apiculture peut s'intégrer elle aussi pour optimiser et mieux maîtriser la pollinisation, essentielle dans la production de semences. Ces évolutions nécessitent un besoin de plus en plus
Affaire d'expert, le sélectionneur délègue aujourd'hui les travaux de génétique pure au généticien.
Comme le soulignait l'expert Denis Lor au Sival, une firme au chiffre d'affaires de 200 millions d'euros met en place chaque année plus de 500 000 microparcelles de tests. Aussi, les entreprises d'un groupe comme Limagrain mutualisent-elles leurs services. La recherche de gènes d'intérêt qui permet, par exemple, de créer des plantes résistantes aux maladies, devient un enjeu crucial. Les sélectionneurs puisent dans leurs collections génétiques qui doivent être les plus complètes possibles. En maïs – espèce à la pointe aujourd'hui en matière de sélection –, les firmes ont acquis ou créé des stations de sélection dans tous les bassins de production, une façon d'étoffer leur pool génétique et de mieux connaître les caractéristiques de leurs lignées soumises alors à toutes les conditions pédoclimatiques.