Formation des prix
Hausses et baisses seraient globalement répercutées pour les fruits et légumes
Le rapport d’Eric Besson sur la formation des prix alimentaires souligne que les marges des distributeurs sont faibles sur les fruits et légumes. Plus de concurrence serait aussi souhaitable.
Demandé par le ministre de l’Agriculture en février dernier, le rapport d’Eric Besson, Secrétaire d’Etat chargé de la prospective, sur la formation des prix alimentaires a été rendu public le 16 décembre. Michel Barnier a lié ce rapport aux travaux de l’Observatoire sur les prix et les marges, confirmant son importance. « Nous irons jusqu’au bout », a-t-il martelé.
Certaines conclusions interpellent. Le rapport stipule que « les produits périssables transmettent intégralement les variations des prix ». Il relève plusieurs constantes comme la relation entre prix de détail et prix expéditeur de type “marge fixe” pour la salade et la tomate ou l’impact de la possibilité de stocker ou non un produit (pomme).
Ainsi, pour la salade, peu stockable, « la transmission des chocs est plus forte en cas de baisse des prix à la production qu’en cas de hausse ». Mais, surtout : « Les marges des distributeurs sont faibles sur les fruits et légumes frais, où la France tire parti de sa forte dimension agricole et où les distributeurs poursuivent des objectifs de volume plutôt que de prix ».
Les prix français auraient tendance à se rapprocher de la norme européenne. Le rapport s’est penché sur les circuits de distribution, trouvant dans l’exemple allemand du maxi-discompte, une piste pour réduire les prix. Eric Besson l’a bien précisé : il ne s’agit « ni d’un hymne, ni d’une incitation mécanique en faveur du hard discount ». Tant mieux, car la Fédération du commerce et de la distribution (FCD) s’est rapidement inscrite en faux, rappelant qu’« à aucun moment, les commerçants n’ont été consultés » et le développement actuel des premiers prix et de marques de distributeurs.
Pour le secrétaire d’Etat, seul un accroissement de la concurrence au niveau local, sans ce que cela se fasse au détriment des producteurs et des industriels, peut apporter une baisse durable des prix. Néanmoins, Michel Barnier a tenu à rappeler que « les agriculteurs ne sont pas responsables » de la hausse des prix et qu’il souhaitait plus de transparence, « une transparence qui ne fait pas peur aux paysans ».