Grossistes et expéditeurs : un congrès, très, très politique
Les grossistes et les expéditeurs sont à la recherche de partenaires. Et ce ne sont pas forcément les mêmes : détail traditionnel d’un côté, organisation économique de l’autre.
Sa venue n’est vraiment pas passée inaperçue : Christian Paulau, le tout nouveau président de la FNPF, arrivé en voisin (il est arboriculteur dans le Gard), a fait un rapide passage au congrès commun UNCGFL-Aneefel ce week-end à Arles. “Un signe fort”, ont convenu les deux présidents de syndicats, Bernard Piton et Luc Métral. D’ailleurs, les “politiques” étaient nombreux à la manifestation : les présidents d’Interfel, de Felcoop, de Fedecom, du BGSO, entre autres, assistaient aux débats.
Sortir de la crise actuelle était le vrai sujet de ces deux jours. Grossistes et expéditeurs s’accordent sur la nécessaire réforme de l’interprofession qui doit se recentrer sur ses “fondamentaux” (promotion, espace de dialogue, produits).
La recherche de nouvelles pistes de développement, en revanche, diffère. Bernard Piton devait annoncer l’amorce d’un travail commun avec les détaillants de l’UNFD (actuellement en plein redéploiement) sur la création de gammes spécifiques. “Le discours que j’entends des détaillants est complètement différent de celui d’il y a cinq ans, explique Bernard Piton. Il s’agit aujourd’hui de proposer des offres spécifiques, sécurisées, repérables et consolidées sur une relation durable avec les grossistes eux aussi engagés dans la même démarche.” Des expériences pilotes pourraient voir le jour prochainement. “Mais, les producteurs et les expéditeurs ne s’engageront qu’envers des entreprises d’une surface suffisante et durables. La notion de regroupement de réseaux d’offres, s’impose aux opérateurs.”
Sensibilisation des expéditeurs
Plus proches de la production sur l’échiquier de la filière, les expéditeurs sont plus sensibles à la situation de l’amont. Luc Métral fait preuve de lucidité : il n’y a “aucune vraie stratégie consensuelle pour aborder au plus fort les marchés, pour imposer notre prix, pour être maître du jeu.” Il milite pour la création au sein d’Interfel d’un collège regroupant la mise en marché avec Fedecom et Felcoop : “Il ne s’agit pas de réduire le rôle de la production dans l’interprofession mais de se donner une occasion de rebondir. La mise en marché deviendrait une force de rééquilibrage dans la filière”. Et de souligner que les contacts seraient en cours, notamment avec Fedecom.
A plus long terme, Luc Métral considère que le renforcement de l’organisation économique est gage de plus d’efficacité : “il faudra savoir adosser les entreprises de l’Aneefel à cette organisation économique.”