GIPT : une filière en crise
L’Assemblée générale du GIPT qui se tenait la semaine dernière à Paris était attendue par une profession rendue fébrile par la crise qu’elle connaît. Une crise que n’a pas cherché à masquer Didier Lombart, le président du Groupement interprofessionnel pour la valorisation de la pomme de terre : “La situation économique de nos filières s’est fragilisée ces dernières années”, a-t-il souligné après avoir reconnu que 2004 avait été “une année difficile”.
La filière s’appauvrit
En effet, la campagne d’approvisionnement pour les usines françaises est retombée au niveau des années 94/95. “La dynamique de croissance est interrompue, confirme un industriel. Les volumes baissent sensiblement, et les prix ne sont pas là pour compenser la perte des volumes.” Conclusion : “la filière, du producteur à l’industriel, s’appauvrit”. Un seul exemple : le secteur de la frite et des spécialités surgelées a connu une baisse de 40 000 t en deux ans.
A cette crise économique est venue s’ajouter une crise politique : McCain, l’industriel le plus important des adhérents du GIPT, a menacé de se retirer de l’interprofession il y a quelques mois. S’il menait sa démarche jusqu’au bout, cela pouvait compromettre jusqu’à l’existence même de l’interprofession. Il a fallu de difficiles tractations pour sauver, non seulement la face, mais la suite du projet interprofessionnel. Finalement un compromis a été trouvé : l’ancienne cotisation de 55 €tonne, acquittée paritairement par la production et par l’industrie a été ramenée à 24 €/t. Pour le solde, qui sert essentiellement à financer la recherche, un délai de quatre mois a été décidé pour trouver une solution : tout ce que l’on sait, c’est que cette partie du financement ne sera plus paritaire.