Aides couplées pour la filière fécule
GIPT : le ministère de l'Agriculture fait la moitié du chemin
Le dernier CSO de l'année a tranché pour l'attribution des aides couplées en 2014. La filière fécule demandait 7 millions d'euros. Elle n'en aurait obtenu que 3,5 millions. A confirmer.
Le secteur fécule doit avant tout empêcher la fuite des hectares dans les deux à trois ans qui viennent.
La pression exercée par la filière fécule aurait-elle fini par payer ? Au moment même où se clôturait le 17 décembre l'assemblée du Groupement interprofessionnel pour la valorisation de la pomme de terre (GIPT) à Paris, le ministre de l'Agriculture présidait le dernier Conseil supérieur de coordination et d'orientation de l'économie agricole (CSO) de l'année. Il s'agissait de trancher les enveloppes 2014 des aides couplées après les orientations données par le Président de la République à Cournon le 2 octobre. Sur l'enveloppe de 30 M€ allouée aux productions végétales, la fécule, le lin, le chanvre et le houblon se répartiraient 4 M€/an. Un montant non confirmé par le ministère alors que la clé de répartition entre ces quatre productions n'est pas totalement définie. Du côté des professionnels, on évoque cependant une enveloppe annuelle de 3,5 M€ pour la fécule et de 0,5 M€ pour le houblon. La filière fécule n'aurait obtenu que la moitié de sa demande initiale (7 M€/an). « Nous avons besoin d'un coup de pouce transitoire pour sortir de notre précédent régime et entrer dans le marché libre », expliquait de son côté Pascal Foy, le président du GIPT. Le secteur fécule doit avant tout empêcher la fuite des hectares dans les deux à trois ans qui viennent et montrer l'attractivité de sa production notamment par rapport aux céréales. Déjà, les hectares français passeront de 20 485 ha à 17 500 ha entre 2012-2013 et 2013-2014, soit - 14,6 % en l'espace d'une campagne ! « Avec 17 000 ha, on commence à arriver dans des zones dangereuses pour la rentabilité de nos outils industriels », précisait Marie-Laure Empinet, représentant les Ets Roquette qui possèdent une des deux usines françaises de production de fécules à base de pommes de terre (Vecquemont), l'autre étant la propriété de Tereos (Haussimont). La fécule de pomme de terre pèse 14 % de la fécule européenne et 4 % de la fécule française. C'est dire les efforts industriels consentis pour différencier les produits obtenus de ceux des amidons de blé et de maïs, tant dans l'alimentaire que dans la chimie du végétal, sont primordiaux. Les deux industriels ont seulement besoin encore de quelques années et… d'un minimum d'hectares de pommes de terre.