Congrès Fedepom Touquet
Gilles Fontaine passe le flambeau
Après huit ans de présidence des semenciers, le flambeau passe désormais dans les mains des négociants. La fédération est en ordre de marche, le nouveau chef d'équipe désigné.
Sans surprise, Alain Marguin succède à Gilles Fontaine à la présidence de Fedepom. Il vient d'être élu à l'issue du Congrès national qui s'est tenu au Touquet les 4 et 5 juin. Il sera entouré de Marc Morellato, directeur général de Pom'Alliance (vice-président) et d'Hélène Maillard (directrice générale de Touquet Savour), élue pour la première fois au Conseil d'administration. Elle assurera les missions conjointes de secrétaire générale et de trésorière. « Fedepom sort de huit ans de règne de semenciers [sous la présidence d'Eric Bargy de Germi-copa, puis de Gilles Fontaine d'Agrico-Desmazières, ndlr]. Tant mieux. C'est fait. N'en parlons plus », lançait Gilles Fontaine avec un brin d'amertume dans la voix. Il laisse néanmoins une maison en ordre. Avec ses soixante-dix adhérents dont les principaux sont revenus, Fedepom a impulsé de nouvelles façons de travailler (groupes de travail, commissions...) et retrouvé toute son attractivité auprès de ses membres. Pour preuve, pour cinq nouvelles places d'administrateur, il y a eu douze candidats aux élections du 4 juin.
Une interprofession, c'est une chaîne composée de maillons forts : producteurs, négociants et GMS.
Quant aux problèmes financiers, ils ne sont plus que des mauvais souvenirs. Fedepom a retrouvé toute sa place dans l'interprofession. « Que du positif ! », a conclu Gilles Fontaine, même si la réalité des quatre dernières années a été un peu moins idyllique. Critiqué parfois durement pour être le représentant d'une entreprise semencière hollandaise à la tête d'une fédération de négociants français, celui qui a eu parfois fort à faire dans les conseils CNIPT n'a pu s'empêcher d'évoquer des souvenirs… encore douloureux dans son esprit. « J'ai eu des réunions interprofessionnelles extrêmement tendues, voire ciblées à titre personnel », a-t-il regretté. Impossible à oublier. Mais surtout à dépasser très vite ! C'est ainsi qu'il a tenu à réaffirmer ce qui fait la force de la filière pommes de terre : son interprofession. « Amené de plus en plus à me déplacer dans l'Europe entière, je mesure à quel point nos homologues envient notre modèle interprofessionnel, a-til souligné. Notre interprofession française met dix fois plus de budget de communication que les Pays-Bas ! » Une interprofession, c'est une chaîne composée de maillons forts : producteurs, négociants et GMS. « On ne va pas reprocher à nos producteurs le fait de bien produire. A nous d'adapter nos modèles économiques pour coller à leur évolution. » Les parts de marché du négoce diminuent au fil des ans ? « Reprenez-les et revaloriser votre produit : c'est votre job ! », insiste-t-il. Quant aux relations entre le négoce et la distribution : « Il est essentiel que les négociants retrouvent l'acte commercial. C'est vous qui apportez la valeur ajoutée au produit et vous seuls ! », a-t-il conclu.
Fedepom a changé dans son organisation, dans son mode de fonctionnement, dans son schéma de communication. « Nous parlons d'une même voix, grâce aux réunions, grâce au conseil, grâce au bureau », a insisté avec force Gilles Fontaine, ancien président de Fedepom. Et il y a des messages lancés ce 5 juin qui ne trompent pas : « Le rôle d'un président, c'est de composer, de fédérer autour de lui ». A bon entendeur, salut ! Et Gilles Fontaine de poursuivre : « Il m'est arrivé à de nombreuses reprises de devoir tenir des positions qui n'étaient pas les miennes. C'est difficile. Mais pour autant, le Conseil d'administration avait décidé qu'il fallait tenir ces positions. Alors quand on sort d'un Conseil d'administration, il y a une position à tenir et le président est censé la tenir… même si ça lui déplaît. Et surtout si ça lui déplaît… ! » Clap de fin. T. B.