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Gestion des crises : réajuster l’offre en fonction de la demande

Plusieurs points ont été soulevés lors du colloque organisé par la DGCCRF et l’école Sciences Po.

A l’occasion d’un colloque organisé par la DGCCRF et l’école Sciences Po sur la régulation des marchés agricoles, l’ensemble des participants a soulevé le manque d’outils proposés et la nécessaire concertation de chaque secteur.

Philippe de Guenin, directeur de Viniflhor, a débuté le colloque en insistant sur la notion de périssabilité, qui agit sur la négociation des prix. “Chacun s’accorde à se débarrasser du “mistigri” (le produit) le plus rapidement possible pour ne pas être celui qui aura à gérer sa périssabilité. Il faudrait concevoir un réajustement de l’offre en fonction de la demande. La grande question restant : Pour éviter les crises peut-on envisager l’entente ? La concertation permettrait de gérer le marché de manière prévisionnelle mais pas de gérer les flux et reflux des importations. Dans le cas de la tomate turque, par exemple, Rungis a mis en place une mesure que l’on devrait étendre à l’échelle nationale. C’est-à-dire de faire payer la destruction des marchandises”.

Les systèmes d’assurance récolte ont fait débat. “Il existe un réel effort à faire, car de nombreuses marges de manœuvre ne sont pas utilisées, a insisté Vincent Réquillart, directeur de recherche à l’Inra. Il serait bon d’utiliser des mécanismes de gestion privés pour tout ce qui peut l’être, la place de l’Etat devant être graduelle et pour des risques non assurables ou dans certains cas de réassurance. Il existe donc un besoin important de formation du monde agricole pour rompre avec le recours systématique au soutien de l’Etat.”

L’observatoire des prix refait surface

La matinée s’est achevée avec la présence de Jean-Michel Lemétayer et Jérôme Bédier. “Les crises sont souvent liées à un mauvais tuilage entre les nécessaires importations et la production nationale”, a expliqué le président de la FNSEA. Ajoutant que “les fruits et légumes sont la seule production qui ne fixe pas ses prix, c’est un des points majeurs à intégrer”. De son côté, Jérôme Bédier a rappelé qu’il était “avocat depuis longtemps de la création d’un observatoire des prix des fruits et légumes. Nous avons besoin d’un outil précis. Tant que nous ne l’aurons pas, nous irons droit dans le mur. Il y a des outils conjoncturels prêts à servir, que l’on devrait tous avoir, en début de campagne”. Quant à la contractualisation, “elle est possible en volumes pour les grandes productions saisonnières comme la pêche nectarine, mais c’est plus difficile à mettre en place pour les prix. Pour cela, il faudra une réelle coordination avec l’ensemble du secteur.” Quant aux importations, “il ne faut pas se tromper d’ennemi. C’est un sujet sur lequel nous n’avons pas leçon à recevoir.”

Enfin, la première mise en marché est venue s’immiscer dans le débat. Jérôme Bédier a souligné qu’il avait toujours dit aux producteurs qu’il n’était pas contre la création d’une interprofession courte, sans la distribution. “Tel que fonctionne Interfel, certaines problématiques ne pourront pas être réglées, a fustigé Jean-Michel Lemétayer. Toutes les familles interviennent sur des sujets qui ne les concernent pas directement. Si on veut être efficace, il faut que ce soit le monde concerné qui en décide.” Mais qui déterminerait les sujets à traiter par cette “petite” interprofession ?

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