Filière pomme de terre
Germicopa entre dans le giron du 13e semencier mondial
Florimond Desprez a signé l'acquisition de l'obtenteur quimpérois le 15 septembre. L'entrée du sélectionneur nordiste devrait booster les activités d'une PME en recherche d'un nouveau souffle.
Florimond Desprez, 13e semencier mondial, vient de racheter Germicopa (cf. alerte fld hebdo du 12 septembre), l'obtenteur breton figurant dans le top 5 mondial des créateurs de variétés de pommes de terre. Le semencier nordiste, qui dispute la place de numéro un mondial de la production de semences de betteraves sucrières avec le hollandais KWS, met ainsi pour la première fois le pied dans la pomme de terre… quelques années après son challenger. Dès 2008, KWS avait en effet créé une joint venture avec un obtenteur hollandais (Van Rijn). Trois ans plus tard, il rachetait la totalité des actions, puis restreignait son portefeuille variétal en 2013 pour ne plus se consacrer qu'aux variétés industrielles (frites et chips) et aux variétés export. L'intérêt porté à la pomme de terre par les deux leaders des semences betteravières (le 5e semencier mondial KWS emploie 3 851 salariés à travers le monde et Florimond Desprez 800 salariés) démontre parfaitement les enjeux d'une filière dont le poids économique ne cesse de croître.
L'intérêt porté à la pomme de terre démontre l'enjeu d'une filière dont le poids économique ne cesse de croître.
Pour le semencier nordiste, cette acquisition correspond parfaitement à la stratégie qu'il s'était définie dès octobre 2013. Voici un an en effet, François Desprez expliquait vouloir « maintenir sa place de leader mondial en betteraves [il pèse 35 à 40 % des superficies mondiales de betteraves sucrières, NDLR], se développer en France et à l'international et saisir toutes les opportunités de diversification ». Pour Germicopa, née en 1947 de l'union entre Clause et des coopératives finistériennes, le danger de tomber dans l'escarcelle d'un concurrent hollandais semble s'éloigner. Après être passé entre les mains du spécialiste japonais des boissons (le groupe Kirin), puis dans celles d'un fonds d'investissements hollandais (H2 Equity Partners), Germicopa retrouvait dès octobre 2010 ses racines françaises. A l'époque, le tour de table se composait du Crédit Agricole (Idia), de la Banque Populaire et de l'Union d'investissement des caisses régionales bretonnes. Dans la nouvelle configuration, six cadres du management réunis dans “Prairial” possédaient 49 % des parts. En entrant dans le giron de Florimond Desprez, Germicopa pourra désormais compter sur les implantations internationales du semencier nordiste (Maroc, Espagne, Argentine, Hongrie, Ukraine, Russie…) ainsi que sur l'excellence de ses 250 chercheurs (17 % des 230 M€ de chiffre d'affaires sont consacrés à la R&D).