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Marché de plein vent
Gecala se veut un médiateur pour les marchés

Créé il y a trois ans en Loire-Atlantique, ce groupement d'entraide de commerçants non-sédentaires veut dialoguer avec les communes tout en défendant leurs intérêts.

APontchâteau en Loire-Atlantique, les étals alimentaires sont disposés à la périphérie du périmètre du marché. « Nous sollicitons de plus en plus les mairies, souligne Jean Eskenazi, président du nouveau syndicat Gecala, pour qu'une zone alimentaire soit spécifiquement réservée aux commerçants de produits frais. » Créé il y a trois ans, ce groupe d'entraide de commerçants ambulants de Loire-Atlantique affiche déjà 220 adhérents, principalement dans les villes de la côte.

Une zone alimentaire aux places limitées

Sur le sujet des zones spécifiquement alimentaires, Jean Eskenazi s'explique : « Dans notre département touristique, les marchés de la côte sont plus dynamiques l'été. Depuis quelques années, une concurrence féroce s'est installée avec l'arrivée de nouveaux commerçants durant les deux mois estivaux. » Ces derniers auraient souvent le statut d'auto-entrepreneurs. « En délimitant une zone alimentaire, détaille-t-il, nous acceptons tous les commerçants mais dans la mesure des places disponibles. » Yahia Afettouche, commerçant en f&l, adhérent de Gecala et présent sur douze marchés l'été, apprécie cette initiative : « Bien sûr, il faut que tout le monde vive. Mais l'été, nous sommes envahis. » Grâce au syndicat, le commerçant en fruits et légumes – qui tient aussi une boutique de produits locaux à Piriac (Loire-Atlantique) – estime que les adhérents sont mieux défendus auprès des mairies ou des autres collègues. « Jean Eskenazi et sa femme sont devenus en quelque sorte des médiateurs », assure Yahia Afettouche.

Le dialogue, véritable leitmotiv dans la bouche du président, permet un bilan positif de ces trois années de fonctionnement. La demande auprès des municipalités de prolonger les abonnements en est un exemple. « La vie ne se résume pas aux deux mois estivaux, relève Jean Eskenazi. Prolonger les abonnements d'août à septembre est une demande de nos adhérents. Désormais, la plupart des villes côtières comme Piriac ou Pornichet le font. Cela devient une nécessité en raison du changement d'habitude des vacanciers qui étalent de plus en plus leurs séjours sur la côte. » Un autre avantage plaide en faveur du rallongement des abonnements, celui de diminuer jusqu'à cinq fois son coût (le droit au déballage revient entre 0,50 euro et 7 euros le mètre).

Tendance à la hausse pour le droit de déballage

Le Gecala se veut énergique et retrousse ses manches. Les sujets ne manquent pas. Il n'hésite pas à interpeller le Premier ministre en 2014 par courrier interposé au sujet d'éventuelles pénalités de retard à l'Urssaf et au RSI (Régime social des indépendants).

Le ministre du Commerce et de l'Artisanat et les élus locaux ont, eux aussi, été sollicités pour que les commerçants abonnés à l'année ne paient pas leurs droits de place quand ils sont en arrêt de maladie.

Apparemment un commerçant en arrêt maladie est remboursé 17 euros par jour alors qu'il continue à payer le RSI et les abonnements liés à sa place (par exemple, 150 euros par mois à La Baule ou 50 euros par mois à Pornichet). Le syndicat n'a pas eu gain de cause. Chaque commune a une certaine marge de manœuvre qu'elle sait utiliser. En revanche, le syndicat a déposé plainte au tribunal administratif suite à l'instauration d'une TVA de 20 % sur le droit de déballage à La Baule au lieu d'un taux réduit.

D'autres points à régler

Autre volet, celui des bornes électriques. « Elles ne sont pas encore assez suffisantes, relève Jean Eskenazi. Pourtant la réglementation stipule qu'à partir du 1er janvier 2016 aucun fil électrique ne devra courir dans les allées des marchés. » Le tri des déchets reste, lui aussi, un point sensible. Si pour certaines mairies, le tri n'existe pas encore, ce n'est pas le cas pour des villes comme La Baule qui pèse les déchets et facture le triage pénalisant certains commerçants (le poissonnier entraîne plus de déchets que le commerçant en fruits et légumes). Le syndicat craint ainsi une augmentation des tarifs des droits de déballage. « A Saint-Brevin, note le président, il est même demandé de balayer avant de partir. Or je croyais que le droit de déballage avait été instauré pour, justement, rémunérer le travail du cantonnier habilité à nettoyer le marché. »

Invité dans presque toutes les communes de la côte

Désormais, le syndicat qui veut se faire entendre est invité au même titre que la Fédération nationale des marchés de France aux réunions de la commission des marchés, essentiellement celle des villes de la côte. Mais Nantes, en revanche, est encore récalcitrante. Gecala s'apprêtait mi-octobre à écrire au ministre pour dénoncer cet état de fait. Quelques représentants des mairies (Pornichet, Le Pouliguen et Saint-Nazaire) ont assisté à leur Assemblée générale fin août à Pornichet. Une occasion d'ouvrir le dialogue.

A la table, ce jour-là, la question récurrente de la place des camions sur le marché. Gecala s'appuie sur une étude ergonomique effectuée au sein des membres du syndicat par le Gist 44 (Groupement interprofessionnel de santé au travail de Loire-Atlantique) pour plaider le stationnement des camions au niveau des stands. Les élus en profitent aussi pour faire passer leur message comme à Saint-Nazaire avec le nouveau règlement (par exemple : prolongement de la durée du marché l'été de 13h à 13h30 pour répondre aux besoins des consommateurs).

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